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Autres temps, autres m'urs



Autres temps, autres m'urs
Rien en apparence ne semble perturber le processus qui doit mener vers les élections législatives. Rien, pas même les scandales à répétition, qui vont des cas flagrants de corruption électorale jusqu'à la troublante nomination du nouveau directeur général de Sonatrach, lui-même «récupéré» après un passage de plus de deux ans par la case prison. Sans qu'aucune personnalité politique ou de l'opposition ne trouve rien à redire, ou à faire le moindre commentaire à l'égard de ce qu'on ne manquera pas sans doute de qualifier, un jour, de véritable scandale d'Etat. On sera toujours étonné par le mutisme qui a pris le pas sur la demande d'explications que sont en droit de réclamer les uns et les autres des décideurs qui ont fait un choix plus que compromettant.Sans parler des cas de clientélisme avérés et révélés par la presse du fait de députés sortants ou de ministres candidats, en campagne avant l'heure, usant de démagogie, promettant monts et merveilles. A l'instar du ministre des Transports, revenu sur les terres de chasse aux voix et qui n'a pas hésité à s'engager devant la population de la ville de Annaba à ouvrir prochainement une desserte ferroviaire vers Tunis pour permettre aux Annabis de passer des vacances chez nos voisins de l'Est. Les hôteliers de Seraïdi ou de Collo ont dû sans doute apprécier la sortie du ministre candidat (!') On ne trouve plus quoi dire quand de telles pratiques versent carrément dans le ridicule, comme ce député sortant n'hésitant pas à faire distribuer gratuitement par ses partisans des sandwichs dans les stades, appelant à voter pour le «généreux donateur» lors du prochain scrutin. Des m?urs qui semblent avoir gangrené la majeure partie de la classe politique. De quoi discréditer à l'avance ces consultations électorales et l'Assemblée nationale qui en résultera.Quand un pouvoir politique tend à exploiter ces tendances à la vie facile des citoyens en encourageant des actions à court terme, dont le caractère populiste n'est plus à démontrer, cela devient encore plus préoccupant et accroît encore plus le discrédit à l'égard du pouvoir. Comme la décision gouvernementale de rétablir l'importation des bananes à l'approche du mois de Ramadhan. Alors que tout dans le discours officiel, jusqu'à dernièrement, laissait entendre que l'on pouvait se passer d'importer ce fruit exotique ou d'autres produits superflus qui alourdissent la facture des importations. Cette approche de courte vue n'a d'autre objectif qu'un certain confort ou bien-être immédiat des populations et de les détourner d'enjeux plus importants et déterminants pour l'avenir. Il est vrai qu'en apparence, les gains pour le pouvoir ne sont pas négligeables pour l'immédiat, à savoir une certaine paix sociale, fut-elle conjoncturelle.
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