Algérie

AUTOROUTE EST-OUEST : 7.000 Chinois débarquent en Oranie



Près de 7.000 Chinois sont attendus à Oran. Ils viennent pour prendre part au projet de réalisation du tronçon Mostaganem-frontière Ouest de l’autoroute Est-Ouest.

Ces employés étrangers seront ramenés par la société chinoise CITIC à qui a été confié ce grand projet. Toute la procédure administrative et consulaire a été finalisée pour la venue de ces Chinois à Oran, qui s’ajoutent aux 3.200 déjà employés par les 10 entreprises chinoises activant dans cette wilaya et à Tlemcen.

La particularité pour ces travailleurs de la CITIC est qu’ils bénéficieront d’un seul permis de travail, délivré à Alger, même s’ils auront à intervenir sur les territoires de plusieurs wilayas de l’Ouest, à savoir: Oran, Mostaganem, Sidi Bel-Abbès, Mascara et Tlemcen. Alors que généralement les travailleurs étrangers se font délivrer le permis de travail par la direction de l’Emploi de la wilaya dans laquelle ils exercent.

D’autres dossiers pour la délivrance du permis de travail sont en instance au niveau de la direction de l’Emploi d’Oran pour la venue de la main-d’oeuvre de nationalité chinoise et autres. Autre particularité pour ce projet de l’autoroute Est-Ouest, est l’obligation stricte faite à l’entreprise chinoise de recruter des travailleurs algériens, habitant dans les cinq wilayas où seront implantés les différents chantiers.

Les bureaux de main-d’oeuvre ont été instruits pour préparer les listes des demandeurs d’emploi et les présenter ensuite à la société chinoise. La priorité est donnée aux jeunes résidant dans les localités proches des chantiers.

Mieux encore, il a été proposé à l’entreprise chinoise, lors d’une séance de travail, tenue ces derniers jours, de recruter des apprentis de la formation professionnelle pour les former sur le chantier et bénéficier ensuite d’un diplôme. Selon la réglementation en vigueur, toute société étrangère ou mixte qui s’installe en Algérie est sommée d’avoir un effectif, composé de 60% d’Algériens et entre 30 et 40% d’étrangers. Pour avoir l’autorisation d’exercer dans notre pays, les employés dont la nationalité n’est pas algérienne doivent impérativement avoir un visa de travail, tel que stipulé dans le décret 03/251 du 19 juillet 2003, entré en vigueur en 2004. Le visa touristique et le visa d’affaires ne sont plus des pièces valables pour travailler en Algérie. Le seul laisser-passer légal est le visa de travail qui doit être accompagné d’un permis de travail, délivré par la direction de l’Emploi, selon la loi 81/10 du 11 juillet 81, relative aux conditions d’emploi des travailleurs étrangers et le décret 82/510 du 21 décembre 1982 fixant les modalités d’attribution du permis de travail.

La venue des Chinois en Algérie et le recours à cette main-d’oeuvre a souvent été sujet à polémique pour les jeunes qui se sont sentis lésés et marginalisés du fait que les chances d’avoir un emploi ont diminué avec la présence de ces étrangers. Mais pour la direction de l’Emploi, la priorité est toujours donnée aux Algériens dans une entreprise étrangère, mixte ou de droit algérien ou même national qui emploie des étrangers. La question est étudiée au niveau du ministère de l’Emploi et de la Solidarité nationale. Des négociations sont alors entreprises entre la tutelle et l’employeur sur le quota des effectifs étrangers qui seront autorisés à exercer dans notre pays.

«Le permis de travail est délivré aux personnes ayant le diplôme de technicien et plus si la qualification ou la spécialité demandée n’est pas disponible localement. Pour les travailleurs qui n’ont pas ce profil, ils doivent justifier d’une expérience de plus de dix ans dans le domaine. Le dossier est examiné au niveau central à Alger», explique un responsable de la direction de l’Emploi d’Oran. Au total, elles sont 105 entreprises étrangères de plusieurs nationalités qui sont implantées à Oran dont 3 françaises, 3 turques, 3 égyptiennes, des italiennes, des belges, des russes, des jordaniennes, des japonaises... qui emploient 6.252 étrangers. C’est le secteur du BTPH qui compte la masse ouvrière la plus importante, vient ensuite le secteur des hydrocarbures dans la zone industrielle d’Arzew et celui de l’industrie dans les zones industrielles de Hassi Ameur et Es-Sénia.

Quant aux sociétés nationales privées, elles comptent 143 employés étrangers. 800 Japonais, employés par la société japonaise IHI ont achevé leur travail dans la zone industrielle d’Arzew et quitté le pays ces derniers jours.

Pour la direction de l’Emploi, le permis de travail ne signifie guerre l’obligation de déclaration d’activité à la Caisse de sécurité sociale. Certaines sociétés étrangères ont eu recours à cette pratique comme moyen pour échapper aux taxes et impôts à payer. «C’est de l’argent qui échappe à la CNAS et au Trésor public», selon la direction de l’Emploi qui estime que, «la lutte contre ce phénomène est possible à condition qu’il y ait une coordination entre les différents services intervenant dans le contrôle de la main-d’œuvre étrangère. La direction de l’Emploi, la CNAS, l’Inspection du travail et les services de sécurité doivent coordonner entre eux pour éviter que le phénomène ne prenne de l’ampleur». L’enquête menée au début de l’année en cours par les agents de la CNAS à travers toutes les entreprises étrangères, mixtes ou de droit algérien implantées à Oran a démontré, selon un responsable de la CNAS que «des travailleurs étrangers ne sont pas déclarés et pour ceux détenant une déclaration d’activité ils n’ont pas été déclarés au salaire réel. Quant aux travailleurs algériens, la majorité sont régularisés à l’exception d’un cas signalé et pour lequel la CNAS a exigé de l’employeur qui est français de déclarer ses employés». Mais, pour les agents de la CNAS, la détection des employés non déclarés n’est pas toujours une tâche facile puisque ces inspecteurs qui effectuent des contrôles annuels se basent dans leurs enquêtes sur les seules sources d’informations de la direction de l’Emploi qui présente un listing de toutes les sociétés activant dans la circonscription ou les quelques dénonciations de particuliers sur des cas constatés. Mis à part cette base de données, il est difficile d’identifier les étrangers qui travaillent «au noir». Quant aux pénalités à payer pour l’employeur en infraction, ce dernier est assujetti à une amende de 1.000 DA majorée de 20% pour chaque mois de retard supplémentaire plus 5.000 DA à payer pour chaque employé majorée aussi de 20% pour chaque mois de retard supplémentaire.


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