Austérité dites-vous '

A considérer ce qu'elle recouvre intrinsèquement, la notion d'austérité n'est pas d'actualité en terre d'Algérie. C'est tout juste encore un mot épouvantail dont se servent des politiciens aigris par la marginalité et une presse en mal de crise, pour broyer du pouvoir et ameuter le peuple.En revanche, ce qui se pratique, au jour d'aujourd'hui, comme largesse publique et qui est censé toucher les gens du peuple, aux antipodes de l'austérité, est une sorte de générosité aveugle qui, à toucher ceux qui méritent et qui ne méritent pas, ceux qui en ont besoin et ceux qui peuvent s'en passer, ne suscite qu'ingratitude et déni et vaut son pesant de dépenses que l'Etat providentiel ne peut indéfiniment assumer. Augmenter le prix du gasoil, notamment, n'a rien de l'action folle, qui devrait normalement susciter l'adhésion des Algériens, pour la simple raison que, tout calcul fait, ils y trouveraient leur compte, y compris les transporteurs dont le prix du carburant ne représente qu'une infime entité, bien loin derrière le zéro, dans leurs frais. L'austérité bien définie, elle, ne se limiterait pas au gasoil et à d'autres postes qui contraignent les opérateurs économiques, elle toucherait les produits alimentaires, le logement, les projets de développement, etc. Ce qui signifie que l'Algérie est à mille lieues de l'austérité, tout juste se trouve-t-elle dans une posture de retranchement par rapport à une période de faste financier qui a permis à l'Etat de passer, sans casse, la tempête des hivers arabes et les tentatives internes et externes de déstabilisation. Ceux qui accréditent l'idée d'un plongeon de l'Algérie dans l'austérité veulent occire l'espoir des plus vulnérables et brandir, comme un grand échec politique, la réalité rentière de l'Algérie que tous les Algériens assument depuis l'indépendance. Demandez aux pauvres du monde entier où ils voudraient vivre s'ils devaient quitter leur pays, et ils vous diraient, après avoir exploré toute la planète, que l'Algérie serait leur eldorado.