Aujourd'hui à l'hôtel Sofitel

Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitali ère organise aujourd'hui, à l'hôtel Sofitel, une journée nationale sur le diabète et l'hypertension artérielle. Ce sera une très bonne opportunité pour sensibiliser les citoyens à cette maladie qui est souvent ignorée. La preuve et aux dernières nouvelles, deux hypertendus sur dix ignorent leur maladie, avait bien indiqu é récemment le Directeur de la prévention au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Pr Smail Mesbah. Pr Mesbah qui s'est rendu à la clinique itinérante de dépistage précoce du diabète et de l'hypertension dans la ville de Staouéli (Alger-ouest) a mis l'accent sur l'importance du dépistage précoce de ces deux maladies soulignant que "des études ont démontré que deux hypertendus sur dix ignorent qu'ils sont malades". Revenant sur l'objectif de la clinique itinérante dans le cadre d'un partenariat avec un laboratoire étranger, le même responsable a fait savoir que cette opération vise à renforcer la prévention et améliorer la santé de proximité. Le partenariat qui a montré son efficacité, a rappel é Pr Mesbah, repose sur la confiance, la bioéthique et les priorités tracées par le ministère de la Santé notamment en matière de prise en charge du diabète et de l'hypertension artérielle dans le cadre d'une approche intégrée. Et pour être un peu plus pointu, notons que la wilaya d'Alger est l'une des régions qui connaît le taux le plus élevé d'hypertension artérielle et s'approche de 40% de la population adulte ; c'est ce qu'avait indiqué d'ailleurs, au mois d'octobre dernier, le professeur Ahcène Chibane, en marge du congrès de la Société algérienne d'hypertension arté- rielle (SAHA) qu'il a présidé. ''AAlger, on s'approche d'un taux de 40 % de la population adulte, qui est atteinte d'hypertension artérielle (HTA) ce qui fait d'elle l'une des régions où la maladie est la plus répandue'' en Algérie, a indiqué le président de SAHA. Ce taux s'approche de celui enregistré dans le reste du pays et le Pr. Chibane souligne qu'un tiers des Algériens âgés de 20 ans et plus sont touchés par cette maladie de façon égale pour les hommes et pour les femmes. Selon le professeur : ''Ceci est une moyenne des nombreux travaux réalisés à travers le territoire national montrant également que 50% des sujets atteints par cette maladie ne savent pas qu'ils sont hypertendus parce que la maladie est peu symptomatique et on l'appelle d'ailleurs le tueur silencieux''. Et pour être plus explicatif, le Pr. Chibane, a indiqué que les citoyens n'ont pas encore la culture ou l'habitude de mesurer régulièrement leur tension arté- rielle pour faire le diagnostic le plus tôt possible afin d'avoir les meilleurs résultats thérapeutiques et une meilleure pré- vention des complications qui font toute la gravité de la maladie. Et come la pré- vention est mère de sureté, le professeur a indiqué qu'il y a une donnée importante qui attire l'attention de tous les chercheurs qui s'intéressent à l'hypertension artérielle en constatant que la population des adolescents devient de plus en plus exposée à cette maladie du fait de l'augmentation de la sédentarité dans cette catégorie de la population (microordinateurs, télévision) ainsi que le manque d'activité physique, qui n'est même pas programmée dans certaines écoles. Mieux encore, lors de ce congrès de la Société algérienne d'hypertension artérielle (SAHA), de nombreux autres médecins exerçant dans les secteurs privés et publics ont insisté sur la prévention pour éviter les maladies cardiovasculaires. Mohamed Belamdani, médecin privé à Alger, a indiqué dans sa communication intitulée " Syndrome d'apnée obstructive du sommeil et hypertension artérielle, expérience algéroise ", que des conseils de prévention sont réguli èrement adressés aux patients même si ceux-ci ne sont pas tous des résidents d'Alger puisqu'ils viennent aussi d'autres régions. Enfin, l'hypertension, qui touche un grand nombre de la population algé- rienne nécessite un dépistage précoce, estime de son côté Dr N. Kesri du service d'endocrinologie du CPMC de Mustapha Pacha. Gageons que la journée d'aujourd'hui apporterait plus de précision et surtout permettra la mise en place d'une véritable planification de la sensibilisation sur cette maladie souvent ignorée justement par les citoyens.