Augmentation du capital, nouvelle offre de services, mise à niveau de la structure...

L'EMEC veut mieux se positionner sur le marché des foires et salons avec l'ambition de devenir, à moyen terme, un acteur régional et national incontournable. Après une brutale perte du monopole local due surtout à l'entrée en scène du CCO, mais également des hôtels de grand standing (Sheraton, Royal, Méridien, Eden Palace...) qui font dans les services liés à l'événementiel, laquelle s'est traduite par un effritement de sa part de marché corrélé à une perte d'image, suivie d'une longue phase en dents de scie, l'Entreprise des manifestations économiques et culturelles s'attèle à mettre en œuvre un plan lui permettant de rebondir haut et vite.Il ne s'agit pas d'un plan de redressement, puisque l'état de santé financière de l'entreprise est loin d'être inquiétant avec un chiffre d'affaires de 11 milliards, mais plutôt d'un processus de mise à niveau pour se mettre dans l'air du temps, en concentrant l'action sur le développement fonctionnel, le management et l'optimisation des outils de service ainsi que la diversification de la gamme de produits. Mais il fallait tout d'abord augmenter le capital social de cette EPIC sous tutelle de la commune d'Oran, chose qui a été faite en 2013 par le conseil d'administration. Ainsi, le capital de l'EMEC est passé de 500.000 DA à 64 millions de DA à la faveur d'apports en numéraires et d'incorporation d'une partie des réserves et des bénéfices. Un renforcement de la situation financière qui a permis de facto l'augmentation des ressources stables de l'entreprise et de son fonds de roulement, mais qui est aussi susceptible d'absorber les pertes en cas d'accident de parcours, de protéger les créanciers et de contribuer à une croissance stable. «Remplacer l'ancien chiffre de 500.000 DA, un capital d'épicerie, par un montant respectable de 64 millions de DA, c'est aussi bon pour le prestige et la notoriété de l'entreprise, tant vis-à-vis de ses partenaires qu'à l'égard de ses clients et autres soumissionnaires», note le directeur général de l'EMEC. Une autre anomalie, fort préjudiciable à l'entreprise, a été corrigée ensuite.FINI LES FOIRES ORGANISEES PAR DES TIERSDepuis la mise sur pied de cette société spécialisée dans l'organisation des foires commerciales et des manifestations économiques, le 12 septembre 1992, au Palais des Expositions d'Oran -mettant fin ainsi à un triste détournement de vocation dont a été victime cette belle structure, transformée à la fin des années 1970 en Souk El-Fellah- l'EMEC ne faisait que louer l'espace à des opérateurs publics ou privés, de plus sans convention ni paiement de caution à l'avance. A peu de frais, ces derniers organisateurs de foires et de salons de tout bord avaient à leur disposition, donc, toute la structure dont ils «sous-louaient» la surface d'exposition au mettre carré, engrangeant de gros dividendes très faciles sur le dos du maître des lieux. C'est donc peu dire que d'affirmer que L'EMEC -et par ricochet la commune d'Oran- faisait des années durant du social dans un secteur capitalistique de service.Mais la décision prise en 2013 par le conseil d'administration de l'EMEC de ne plus reconduire la formule de location au profit d'un tiers organisateur a sonné le glas d'une ère de mise en concession néfaste. Un petit comparatif entre le programme de 2012 (avant le changement de cap) et celui de 2015 met en évidence cette mutation dans la stratégie de l'entreprise. Alors que l'année 2012 a été marquée par 15 rendez-vous (foire de la production et de l'animation, Batimac, spécial vacances, salon international des équipement médicaux, porte ouverte sur la Gendarmerie nationale, saison estivale, spécial châabane, spécial ramadhan, foire du foyer moderne, foire d'Oran, salon du confort, Oran Logibat, salon de l'électronique, salon national de l'industrie, fest shopping) dont trois seulement étaient organisés par l'EMEC, l'année 2015, quant à elle, a vu le Palais des Expositions de M'dina Djdida accueillir 9 manifestations, dont trois salons organisés par SNEL et Sogexpo, et tout le reste par EMC, avec une nette amélioration des recettes.MISE A NIVEAU DU PALAIS DES EXPOSITIONSCeci pour montrer que l'EMEC a gagné, et beaucoup même, en faisant l'impasse sur des foires qui ne profitaient qu'à leurs propres organisateurs mercantiles. Pour autant, cela ne veut nullement dire que la qualité n'y était pas dans le passé. Au contraire, le Palais des Expositions d'Oran enregistrait dans le passé des salons de haute qualité tels que le SIFTECH, le salon du livre, le salon de l'automobile, le salon de l'énergie, le salon de l'eau, le salon du bâtiment, entre autres, destinés aux professionnels et au grand public. Et ces rendez-vous drainaient une forte affluence, environ un demi-million par an. Et justement, tout le défi pour l'équipe dirigeante de l'EMEC est dans la mise en place de nouvelles conditions à même de provoquer le «come-back» de ces salons, ou le «landing page» de nouveaux autres. Cela commence forcément par la mise à niveau et la requalification du Palais des Expositions, à commencer par la consolidation de sa structure jusqu'à la mise en place d'un nouveau design, le relookage de la devanture notamment, une optimisation de la surface d'exposition (l'espace disponible actuellement se compose de 3 halls d'exposition d'une superficie de 10.000 m2, une aire découverte de 4.000 m2 plus un parking pour exposition d'une capacité d'accueil de 500 véhicules), en passant par l'installation de moyens de TIC. Ces actions sont, pour la plupart, déjà en chantier, a-t-on constaté sur place.