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Au-delà du bien et du mal selon Koussim



Au-delà du bien et du mal selon Koussim
Comme dans un bain d'acide sulfurique, le général Hamel vient de dissoudre les Unités républicaines de sécurité, les URS, dont la caserne d'El Hamiz. Il n'y a bien sûr, selon lui, aucun rapport avec la dernière manifestation incroyable des URS à la Présidence, la dissolution étant prévue, d'après le militaire le plus policier du pays, depuis longtemps. Oui, mais se demande Koussim, qui va nous frapper maintenant ' C'est toute la question pour ce militant cinquantenaire habitué aux manifestations et qui se fait frapper depuis l'âge de 18 ans.Déjà quand il était jeune, au cinéma, au stade et à la mairie, ou quand il faisait la queue au souk el fellah, du nom des ex-supermarchés d'Etat, toujours pas des policiers. Jusqu'à aujourd'hui où le régime s'étant quelque peu civilisé, il ne rate aucune manifestation, pendant lesquelles il se fait régulièrement frapper.Pour Koussim, inquiet, si les URS ne sont plus là pour frapper, qui va le faire ' De simples policiers armés de matraques, des gendarmes, des pompiers, des gardes républicains ou encore des voyous recrutés par le régime comme cela s'est déjà fait à Alger ' Selon le docteur D., le médecin traitant de Koussim, on prend vite l'habitude de se faire frapper, au point où cela devient une addiction. Comment ' Par le plaisir relatif, se faire frapper fait mal, mais ça fait beaucoup de bien quand ça s'arrête, beaucoup plus de bien que si on n'avait jamais frappé.Sans entrer dans le détail du rapport sado-masochiste entre la population et le régime, entre l'électeur, qui vote toujours pour le même méchant, et l'élu, qui fait frapper les déviants, y compris ceux qui ont voté pour lui, le cas de Koussim devient grave puisqu'il en souffrirait sérieusement. Aux dernières nouvelles, il aurait demandé une entrevue au général Hamel pour se faire frapper directement par lui, dans son bureau. Il aurait même proposé d'apporter une matraque.


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