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Au coin de la cheminée : La chatte blanche




Au coin de la cheminée : La chatte blanche
Résumé de la 11e partie n Chatte-Blanche, qui veillait toujours aux intérêts du prince, l'avertit que le temps de son départ approchait et qu'il pouvait se tranquilliser sur la pièce de toile qu'il désirait.Voilà une noix, ne la casse qu'en sa présence : tu y trouveras la pièce de toile que tu m'as demandée.? Aimable blanchette, lui dit-il, je vous avoue que je suis si pénétré de vos bontés, que si vous y vouliez consentir, je préférerais de passer ma vie avec vous, à toutes les grandeurs que j'ai lieu d'espérer ailleurs.? Fils de roi, répliqua-t-elle, je suis persuadée de la bonté de ton c?ur, c'est une marchandise rare parmi les princes ; ils veulent être aimés de tout le monde et ne veulent rien aimer ; mais tu montres assez que la règle générale a son exception. Je te tiens compte de l'attachement que tu témoignes pour une petite chatte blanche, qui, dans le fond, n'est propre à rien qu'à prendre des souris.Le prince lui baisa la patte et partit. L'on aurait de la peine à croire la diligence qu'il fit, si l'on ne savait déjà de quelle manière le cheval de bois l'avait porté, en moins de deux jours, à plus de cinq cents lieues du château, de sorte que le même pouvoir qui anima celui-là pressa si fort les autres, qu'ils ne restèrent que vingt-quatre heures sur le chemin ; ils ne s'arrêtèrent en aucun endroit, jusqu'à ce qu'ils fussent arrivés chez le roi, où les deux frères aînés du prince s'étaient déjà rendus ; de sorte que, ne voyant point paraître leur cadet, ils s'applaudissaient de sa négligence et se disaient tout bas l'un à l'autre :? Voilà qui est bien heureux ! Il est mort ou malade, il ne sera point notre rival dans l'affaire importante qui va se traiter.Aussitôt ils déployèrent leurs toiles, qui, à la vérité, étaient si fines qu'elles passaient par le trou d'une grosse aiguille, mais pour passer dans une petite, cela ne se pouvait ; et le roi, très aise de ce prétexte de dispute, leur montra l'aiguille qu'il avait proposée, et que les magistrats, par son ordre, apportèrent du trésor de la ville, où elle avait été soigneusement enfermée.Il y avait beaucoup de murmure sur cette dispute. Les amis des princes, et particulièrement ceux de l'aîné, car c'était sa toile qui était la plus belle, disaient que c'était là une franche chicane, où il entrait beaucoup d'adresse et de normanisme. Les créatures du roi soutenaient qu'il n'était point obligé de tenir des conditions qu'il n'avait pas proposées. Enfin, pour les mettre tous d'accord, l'on entendit un bruit charmant de trompettes, de timbales et de hautbois : c'était notre prince qui arrivait en pompeux appareil. Le roi et ses deux fils demeurèrent aussi étonnés les uns que les autres d'une si grande magnificence.A suivreMarie Catherine, comtesse d'Aulnoy


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