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Au coin de la cheminée


Au coin de la cheminée
Résumé de la 13e partie - Quand ils arrivèrent, Percinet fit que la princesse, lui et le traîneau devinrent invisibles.Lorsqu'il la vit, il eut peur et voulut fuir, la prenant pour un fantôme ; elle le retint, et lui dit qu'elle n'était point morte ; que Grognon l'avait fait conduire dans la forêt sauvage; qu'elle était montée au haut d'un arbre, où elle avait vécu de fruits ; qu'on avait fait enterrer une bûche à sa place, et qu'elle lui demandait en grâce de l'envoyer dans quelqu'un de ses châteaux, où elle ne fût plus exposée aux fureurs de sa marâtre.Le roi, incertain si elle lui disait vrai, envoya déterrer la bûche, et demeura bien étonné de la malice de Grognon. Tout autre que lui l'aurait fait mettre à la place ; mais c'était un pauvre homme faible, qui n'avait pas le courage de se fâcher tout de bon : il caressa beaucoup sa fille et la fit souper avec lui. Quand les créatures de Grognon allèrent lui dire le retour de la princesse, et qu'elle soupait avec le roi, elle commença de faire la forcenée ; et courant chez lui, elle lui dit qu'il n'y avait point à balancer, qu'il fallait lui abandonner cette friponne, ou la voir partir dans le même moment pour ne revenir de sa vie ; que c'était une supposition de croire qu'elle fût la princesse Gracieuse ; qu'à la vérité elle lui ressemblait un peu, mais Gracieuse s'était pendue ; qu'elle l'avait vue de ses yeux ; et que si l'on ajoutait foi aux impostures de celle-ci, c'était manquer de considération et de confiance pour elle. Le roi, sans dire un mot, lui abandonna l'infortunée princesse, croyant ou feignant de croire que ce n'était pas sa fille.Grognon, transportée de joie, la traîna, avec le secours de ses femmes, dans un cachot où elle la fit déshabiller. On lui ôta ses riches habits et on la couvrit d'un pauvre guenillon de grosse toile, avec des sabots à ses pieds et un capuchon de bure sur sa tête. À peine lui donna-t-on un peu de paille pour se coucher et du pain bis.Dans cette détresse, elle se prit à pleurer amèrement et à regretter le château de féerie ; mais elle n'osait appeler Percinet à son secours, trouvant qu'elle en avait trop mal usé pour lui, et ne pouvant se promettre qu'il l'aimât assez pour l' aider encore. Cependant la mauvaise Grognon avait envoyé quérir une fée, qui n'était guère moins malicieuse qu'elle.? Je tiens ici, lui dit-elle, une petite coquine dont j'ai sujet de me plaindre ; je veux la faire souffrir et lui donner toujours des ouvrages difficiles, dont elle ne puisse venir à bout, afin de pouvoir la rouer de coups sans qu'elle ait lieu de s'en plaindre ; aidez-moi à lui trouver chaque jour de nouvelles peines.A suivreMarie Catherine, comtesse d'Aulnoy


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