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Au coin de la cheminée




Au coin de la cheminée
Résumé de la 1re partie n On trouva le petit Jean attaché sur son berceau avec des cordes qui l'étouffaient?Quand on dit au médecin que la Renaude était partie pour la foire de Mamers, il n'en fit ni une ni deux : il tira lui-même l'enfant de son berceau, le débarbouilla avec de l'eau dans la maison la plus proche et porta le nourrisson droit chez la Polyte, en lui disant que c'était elle qu'il en chargeait dorénavant. La Renaude ne revint que le lendemain, et Dieu sait combien de chopines elle avait bues !Elle alla faire tapage à la porte de la Polyte ; mais le commissaire de police, qui n'était pas loin, vint lui dire que, si elle ne se tenait tranquille, il lui ferait goûter de ça, ? en lui montrant les murs noirs de la prison.A partir de ce moment-là, le petit Jean, bien nourri, bien nettoyé, se raccrocha à la vie. La Polyte n'en put jamais faire un grassouillet ; mais comme il était naturellement dégourdi, jamais grimaud, tout le monde, dans nos rues, lui faisait amitié. Un jour, les douze francs n'arrivèrent plus, et on ne sut plus ce qu'était devenue sa pauvre mère de Paris. Mais, ma foi, la Polyte s'était attaché au petit Jean, et elle ne le ramena point à l'hospice. Seulement, comme son homme et elle n'étaient point riches, dès qu'on put occuper l'enfant, on vous l'envoya en forêt. D'abord, il accompagna son père nourricier, qui allait couper des bâtons et des manches de fouet pour les bourreliers ; plus tard, il fut employé par les gardes pour les plantations pendant l'hiver ; plus tard, il travailla avec les chaufourniers et puis avec les bûcherons pour exploiter les ventes ; enfin il apprit à tailler les sabots, et quand vous l'avez rencontré, dit la vieille Julie en se tournant vers Rose, il ne faisait pas encore ses quinze à vingt paires de sabots dans sa journée comme mon garçon, mais il en faisait bien une douzaine, et personne, à ce qu'il paraît, ne connaissait les recoins de la forêt comme ce furet-là.Mais avez-vous appris ce qui lui est arrivé, au petit Jean, dans ces derniers temps ' reprit Julie en se croisant les mains ; toutes les loges de sabotiers ne causent que de cela. Vous avez bien entendu dire que M. le sous-préfet fit faire, il y a quelques mois, des fouilles dans la forêt, du côté de la Perrière, à l'endroit qu'on appelle le Châtelier, pour y retrouver je ne sais plus quels vieux fossés ou quels vieux restants de murs d'avant Jésus-Christ. Le petit Jean fut l'un des terrassiers qu'on prit pour ces fouilles, et tout le monde s'accorde bien à dire qu'il ne travailla pas moins que les autres.A suivreCharles-Philippe de Chenneviéres-Pointel
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