Algérie - A la une


ATTITUDES
naiyach@yahoo.frElle arrange une mèche de cheveux, se parfume, boit quelques gorgées d'eau à la hâte, jette un coup d'œil à son bracelet montre et lance : «Zut ! je suis bougrement en retard.» Et comme chaque jour que Dieu fait, avant de sortir, tel un automate, sans même regarder, elle prend la clé de son appartement qu'elle accroche en rentrant à un porte-clés fixé sur le mur de l'entrée. Mais ce matin-là , la clé n'y est pas. Elle pâlit, jette son sac parterre, et comme une folle commence à chercher. Elle fouille partout, dans les moindres coins et recoins, rien. «Mon Dieu, j'espère que je ne l'ai pas laissée dans le trou de la serrure en rentrant hier.» Elle vérifie. Elle ne la trouve pas. Elle panique. « On l'a volée. Dieu du ciel, c'est la catastrophe !» Elle est emprisonnée chez elle. Elle ne peut pas sortir. Son époux est à des centaines de kilomètres. Son téléphone ne répond pas. Des larmes coulent sur son visage, elle essaye de garder son sang-froid, explore encore, même dans les endroits les plus insoupçonnés : le frigo, la poubelle. Rien, toujours rien. Elle tourne le bouton de sécurité de sa porte blindée. «On ne sait jamais, celui qui la subtilisée profitera de la journée où il supposera qu'il n'y a personne pour nous cambrioler et sans aucune effraction.» Elle ne peut plus réfléchir. Ne sait plus où donner de la tête. Elle informe son chef de son absence. Elle invente un prétexte. «Je ne vais tout de même pas lui dire la vérité. Il ne me croira jamais.»Elle tourne en rond comme un lion en cage. Se dirige vers la cuisine, ouvre pour une énième fois les placards, furète dans les tiroirs, puis s'affale sur la chaise et pleure comme une madeleine, en regardant son chat roupillant sur la carpette. Elle essuie ses larmes, le caresse, va dans sa chambre, s'allonge sur le lit.«Bon, je ne vais tout de même pas m'apitoyer sur mon sort à cause de cette satanée clé, je vais plutôt reprendre mon calme. De deux choses l'une, soit je l'ai réellement oubliée, et là il faut attendre mon mari qu'il rentre ce soir de mission et changer carrément de serrure, soit elle est dans la maison et je n'arrive pas à mettre la main dessus. Mais cela fait des années que je reproduis le même geste : je l'accroche sur le porte-clés. Il y a quelque chose qui cloche.» Et notre maîtresse de maison se met tout à coup dans la peau de feu Colombo. Elle se creuse les méninges, fait des recoupements. Et tout d'un coup, se rappelle le vent violent de la veille. «Il a fait tomber le cadre accroché à l'entrée, la clé est plus légère, elle a dû céder elle aussi sans que je m'en aperçoive. Mais alors où est-elle passée 'A coup sûr, je cherche aux mauvais endroits. Minou ! c'est lui ! Il l'a sûrement trouvée sur le sol et joué avec, comme il a l'habitude de faire avec n'importe quel autre objet. Il se donne à cœur joie en le trainant dans tout l'appartement.Maintenant c'est ailleurs que je dois prospecter.» Soulagée, elle entame les investigations. Sous les meubles, les fauteuils, le divan, la commode, tout est passé au peigne fin. Eurêka ! la clé était sous son lit. Madame a raté sa vocation ! Trop contente de la retrouver, Minou n'aura pas droit à des remontrances. Elle regarde l'heure. Il est 15h, et elle s'en est même pas rendu compte.




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