Algérie - A la une


ATTITUDES
naiyach@yahoo.frNous sommes à Alger, c'est dans l'enceinte d'une mairie que la scène se déroule. Il fait chaud en cette journée aoûtienne. Les citoyens courent dans tous les sens, des papiers à la main. Ils sont pressés, prennent d'assaut les guichets. On n'arracherait pas un sourire ou une parole gentille aux préposés qui, comme agacés par tout ce monde, décident de fonctionner au ralenti. Une manière sans doute de les narguer, de les décourager, jouissant de voir les plus vulnérables repartir chez eux, car n'en pouvant plus d'attendre. Et malheur à celui qui oserait demander deux fois le même formulaire, ou exprimer sa colère face à une telle léthargie. Celui-là , on le mettra vite aux oubliettes et il sera tout bonnement le dernier servi, quand on ne lui demandera pas de revenir le lendemain car celui qui signe est sorti. Mais le clou de l'histoire c'est lorsque cette sexagénaire se fera jeter ses documents, qu'elle attrapera au vol, par une employée qui a eu un clash avec son collègue, qu'elle traitera de tous les maux devant la foule abasourdie agglutinée devant les guichets. Elle s'en prendra à la pauvre dame parce que tout simplement elle était là au mauvais moment. Ebahie, elle ramassera ses papiers sans mot dire et s'empresse de quitter les lieux. Autre lieu, autre scénario : une daïra de la même circonscription. Le décor est paradoxal, les employés, bizarrement, affichent des mines plus clémentes ; bienveillants, ils restent au service des citoyens. Jugez-en vous-même. La même dame se présente le lendemain au guichet pour la délivrance des cartes grises. Un jeune homme tout sourire, l'accueille. Il la renseigne d'abord, puis vérifie son dossier. Il est complet. Il l'oriente ensuite vers un autre guichet pour la signature, et, avenant, ne quittant pas son sourire lui demande de patienter quelques instants. Il revient, la carte grise à la main et la lui tend. La dame n'en revient pas. Elle se demande si elle ne rêve pas. Elle ne peut s'empêcher de féliciter ce jeune homme pour son professionnalisme, se disant dans son for intérieur que le service public n'est pas encore foutu.





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