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Attentat terroriste à Iboudrarène (tizi ouzou)



Attentat terroriste à Iboudrarène (tizi ouzou)
C'est le bilan donné par le ministère de la Défense nationale, suite à l'attentat perpétré hier dans la wilaya de Tizi Ouzou. D'autres sources locales, contactées par Liberté, font état de 16 morts et 9 blessés.La wilaya de Tizi Ouzou a été secouée, durant la nuit de samedi à dimanche, par une attaque terroriste, sans doute, une des plus meurtrières enregistrées depuis le début du terrorisme dans la région. Cet attentat a ciblé un convoi des forces de l'ANP près du village Bouadnane, précisément aux frontières entre les deux communes d'Iboudrarène et des Ouacifs, à une cinquantaine de kilomètres au sud-est de la ville de Tizi Ouzou.Le bilan de l'attaque s'élève, selon des sources, à 16 militaires tués et 9 autres blessés. Les deux derniers ont succombé, hier en début d'après-midi, a-t-on appris de sources au fait de la situation. Des recoupements d'informations font également état d'un civil tué, à savoir le chauffeur qui conduisait le bus qui transportait les soldats de l'ANP. Deux terroristes, dont un seul corps a été récupéré hier matin, ont été également abattus par les militaires au cours de leur riposte, indiquent nos sources.De son côté, le ministère de la Défense nationale, dans un communiqué rendu public hier après-midi, fait état de 11 militaires tués et cinq blessés tandis que trois terroristes ont été abattus lors de la riposte des militaires. Par ailleurs, il invite les médias nationaux, "en cette occasion", à "vérifier et confirmer leurs informations, notamment ceux ayant trait aux informations sécuritaires, auprès des sources officielles du ministère de la Défense nationale et à ne pas tomber dans l'alarmisme et la désinformation".L'attaque menée à coups d'armes lourdes a été l'?uvre d'un important groupe terroriste, dont le nombre dépasserait la cinquantaine, qui a tendu, selon nos sources, une contre-embuscade aux troupes de l'ANP, qui revenait d'une embuscade à bord d'un bus civil appartenant à une des municipalités voisines. Il était 22h lorsque les criminels d'Aqmi, qui étaient embusqués près d'une ancienne carrière, ont pris sous les feux nourris de leurs armes le bus des militaires. À 1h30, soit près de quatre heures plus tard, des tirs aux armes automatiques retentissaient toujours. Vers 2h, les tirs cessent. Les terroristes battent en retraite avant de réussir à déposséder les militaires tués de leurs armes. Les hélicoptères de l'ANP survolent toute la zone et des renforts militaires ainsi que des ambulances de la Protection civile, une quinzaine au total, commencent à affluer vers le lieu de l'embuscade.Les victimes ont été évacuées vers les structures de santé les plus proches avant d'être transférées vers l'hôpital de Bordj Menaïel. Parmi les militaires blessés figurent des cas graves, a souligné notre source.Hier encore, des renforts importants étaient présents dans cette région. Un vaste périmètre, notamment le massif forestier situé en contrebas du village Bouadnane, est bouclé et les recherches des auteurs de l'attaque se poursuivaient toujours. Un climat de psychose régnait toujours hier dans cette région où les habitants venaient de vivre une nuit cauchemardesque après avoir assisté à une attaque rarement vue au plus fort du terrorisme dans la région. La dernière attaque la plus meurtrière enregistrée sur le territoire de la wilaya de Tizi Ouzou remonte, faut-il le rappeler, au 15 avril 2011, lorsque 17 militaires ont été tués dans une retentissante attaque menée par plus de 150 terroristes contre leur campement à la sortie de la ville d'Azazga, au moment même où le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, s'adressait à la nation pour annoncer ce qu'il qualifiait de réformes politiques sous la pression des révoltes qui s'étaient déjà propagées dans les pays voisins.Avant-hier encore, l'attaque d'Iboudrarène a eu lieu moins de 48h après un événement politique et non des moindres, à savoir l'annonce des résultats de l'élection présidentielle qui ont donné Bouteflika vainqueur avec un taux de 81%.Il y a lieu aussi de souligner que cette attaque a eu lieu après plusieurs mois de calme et surtout à la fin d'une campagne électorale durant laquelle aucun acte terroriste, aussi minime soit-il, n'a été enregistré.Une campagne électorale durant laquelle aussi les Sellal, Benyounès et Ouyahia, qui animaient la campagne au profit de Bouteflika, ont axé leurs discours sur la paix revenue en Algérie et surtout en Kabylie où le gros du terrorisme est encore concentré.C'était d'ailleurs, pour rappel, à partir de Tizi Ouzou qu'Ahmed Ouyahia, fraîchement installé chef de cabinet de la Présidence, a tendu la main aux terroristes encore dans les maquis, tout en les invitant à bénéficier des dispositions du projet cher à Bouteflika, à savoir la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. "Je lance un appel aux terroristes qui sont encore dans les maquis : le peuple vous a tendu la main, le Président vous a ouvert toutes les portes et l'Algérie est votre pays. Vous n'avez pas de pays de rechange", lançait Ouyahia aux terroristes lors de son meeting le 12 avril dernier. C'est, ironie du sort, dans la région natale de l'ancien secrétaire général du RND que les terroristes viennent de donner leur réponse à cet appel.Une réponse qui confirme que la force de nuisance des groupes terroristes d'Aqmi n'est pas aussi essoufflée que le discours officiel tente de le faire croire. Il est vrai, en effet, que les derniers mois qui ont précédé l'élection présidentielle ont été marqués beaucoup plus par des éliminations en série d'islamistes armés, comme fut d'ailleurs le cas à Sidi-Ali-Bounab, où un groupe de huit terroristes a été décimé et des armes lourdes de provenance libyenne ont été récupérées, puis à Aghribs où un autre groupe composé d'une dizaine d'autres sanguinaires a été éliminé au terme d'une grande opération qui a duré près de deux semaines, puis encore à Aïn El-Hammam où deux autres terroristes ont été abattus la semaine dernière, mais, de par son ampleur et son timing, l'embuscade meurtrière d'Iboudrarène confirme qu'à Tizi Ouzou, le terrorisme dispose encore d'une force de frappe qui n'autorise aucune baisse de vigilance. Encore moins de discours triomphaliste.S LNomAdresse email


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