Association «hayat» de Annaba

200 femmes sont atteintes du cancer sein et du col de l'utérus chaque année.A la veille de l'inauguration d'un nouveau centre anti-cancer (CAC) dans la wilaya de Annaba, l'association Hayat, première à l'échelle nationale à s'occuper de lutte contre le cancer s'apprête à investir le terrain. Créée en 1988, et présidée par Fadila Djellal, cette association assiste, chaque année, une moyenne de 200 nouvelles femmes malades.Elles sont généralement atteintes de cancer du sein ou de l'utérus. Les anciennes demeurent dans le roulement. «Actuellement, nous avons enregistré quelque 2500 femmes atteintes de cancer. Cependant, elles ne sont pas toutes actives. Les accueillir, enregistrer, assister, orienter et prendre en charge leurs rendez-vous, n'est pas une sinécure. Cela demande beaucoup de moyens humains et matériels.», révèle Mme Fadila Djellal. C'est une lutte permanente contre le cancer que Mme Djellal mène depuis 26 ans.Ce combat était trop difficile voire effrayant pour cette femme, elle-même victime de cette maladie. Mais les âmes charitables ne l'ont pas laissé toute seule, affronter un ennemi peu connu. «Lors de mes débuts, j'ai été soutenue et aidée par un groupe de médecins et professeurs. De par la noble mission qu'on assure, les portes de la direction de la santé étaient toujours ouvertes pour notre association. Hormis certains qui ont profité au nom de l'association pour régler leurs propres intérêts, la quasi-totalité était sensible à notre volontariat et nous prête mains fortes dans notre combat quotidien et infini.» confie la même source.Du côté des malades, le moral n'est toujours pas au beau fixe. La mauvaise nouvelle, tombe toujours telle une sentence de mort. Et c'est grâce à une psychologue qui leur rend souvent visite à l'hôpital que ces malades sont dirigées vers l'association pour les orienter et les aider psychiquement à accepter la maladie sans perdre l'espoir qui fait vivre. Cependant, de l'autre côté, l'association manque de moyens. «Nous avons commencé avec une toute petite subvention de 100 mille dinars.Avec le temps on l'a augmenté un peu sans pour autant arriver à subvenir à tous nos besoins. Contrairement aux mécènes, la demande des patients va crescendo. Heureusement que notre association œuvre en collaboration avec des associations nationales et internationales qui nous ont toujours aidés à travers des dons, tels les consommables et les prothèses.», se plaigne la présidente. Sur le plan de la prise en charge des malades, c'est le CHU qui assure actuellement le traitement.Cependant, les récurrentes ruptures de médicament perturbent souvent le traitement des cancéreuses qui se battent contre la mort. C'est là où l'association Hayat engage son combat, sans lésiner sur les efforts, contre la pharmacie centrale et d'autres administrations pour arriver souvent à se procurer les médicaments.L'autre préoccupation de cette association réside en la réception du nouveau CAC, car estime-on, les cancéreuses de Annaba éprouvent des difficultés de déplacement vers les CAC d'Alger ou de Constantine, sinon dans le sud. «A Annaba le service hématologie de l'hôpital Pont Blanc n'est qu'un suppléent pour une poignée de malades. L'ouverture du CAC est la seule solution où il faut prévoir une maison d'accueil pour les patients qui viennent de loin, dès son ouverture.», préconise la présidente de Hayat.