Algérie

Assia Yacine, présidente de l'association Un Livre, Une Vie : « Combattre l'ignorance est une exigence »


Assia Yacine est presque une icône dans le paysage livresque à Tigzirt. Cette ville « où tout est beau », lui manque tant. Cette nostalgie particulière, du pays qui nous a vus naître, est partout identique. Pablo Neruda la conçoit ainsi pour son Chili natal : « Paris, c'est beau. Mais c'est un habit trop grand pour moi. » Cette Tigzirtoise, à la frêle silhouette, a jalousement gardé ce lien ombilical d'avec « son » beau pays, l'Algérie par la plus belle des relations. Enseignante à l'université d'El Harrach, elle devait « sauver sa peau » durant l'enlisement des jeunes dans la violence aveugle. Cette passionnée de littérature s'est tracée une vocation. Pour elle, « combattre l'ignorance est une exigence. La bibliothèque fait partie de ses outils essentiels pour l'éducation, la culture et l'information », c'est toute l'essence d'Un Livre, Une Vie, une association française dont elle est présidente, qui s'est fait un devoir de créer « des bibliothèques en Algérie ». C'est grâce au soutien précieux de la mairie de Chenôve, près de Dijon acquise à la démarche, qui a généreusement mis à la disposition de l'association un grand local adapté. Les donateurs, qui entretiennent la flamme du livre et de la lecture en général, affluent de partout. Le reste est réglé comme du papier à musique du fait que la conscience a chassé l'inconscience. Tout un travail de fourmi, en somme, « pour la bonne cause » est accompli quotidiennement par des bénévoles, très souvent des mamies, des retraités. De la collecte des ouvrages, à leur envoi, en passant par l'emballage, la couverture, le répertoire, tout est scellé, prêt à l'envoi par cette équipe dynamique.En Algérie, R. Aftisse, animateur à la DJS, prend le relais pour les démarches administratives. Il est également le trait d'union entre les APC, l'association et l'administration. Plusieurs bibliothèques algériennes (voir El Watan, Kabylie Info du 22/02/09), ont pu ainsi bénéficier de la gratuité du livre. Le nombre global des ouvrages dépasse les 20 000. Une aubaine pour promouvoir le goût de la lecture, tisser des liens d'une rive à une autre, en collaboration avec le monde associatif, Assia Yacine a pu monter à Tigzirt un projet, qui lui tenait à coeur : une Journée internationale du livre (printemps 2007). Une palette d'écrivains a répondu à l'appel : Rachid Mokhtari, Djamel Mati, Mustapha Benfodil, Larbi Med Bouziane et Ali Feraoun, fils de l'auteur du Fils du pauvre. Même le célébrissime Lounis Aït Menguellet était venu encourager l'initiative. L'écho a été immédiat. L'on saura que « le livre, un ami fidèle, favorise le rêve et éveille les facultés intellectuelles des enfants ».Une preuve qu'il y a un avenir pour le livre « malgré la noria des bouquets satellitaires », dixit M. Benfodil.


bjr assia assagas amegas de la part mohand miss fatma n'Ali
mohand tizizoua - retraité - tigzirt, Algérie

15/01/2012 - 25354

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