Algérie - A la une


ASSEGWAS AMEGGAZ
Yennayer... Mes toutes premières joies d'enfant. A Kenadsa, tandis que le soleil taquinait les dunes-rempart veillant sur le Ksar, et que nos gens priaient pour leurs absents et pour ceux qui, en ces années 1950, avaient rejoint le maquis, nous étions, nous les mioches aux fesses nues, sur un nuage. Nos yeux pétillaient d'impatience et nos petites lèvres bleutées salivaient déjà au festin qui nous attendait. Nous savions, malgré la disette traditionnelle qui sanctionnait nos jours, que Yennayer échappait aux misères du monde entier. C'était un jour béni, Yennayer. Un jour miraculeux car, par on ne savait quel enchantement, comme descendus du ciel, des paniers en osier chargés de bonbons et de fruits secs jonchaient nos tables d'habitude sinistrées. Yennayer, c'était l'éveil au partage, à la générosité et au pardon. Si nos ventres étaient vides, nos têtes étaient remplies de songes magnifiques chaque fois que les grandes personnes évoquaient, pour bercer notre âme de mioches, la fête de Yennayer. Une fête qui remonte à la nuit des Temps et qui nous éclaire tous les ans comme une aube nouvelle de l'Humanité. Yennayer est la preuve que notre culture est aussi vieille que le monde, que nous avons de qui tenir et que nous sommes immortels. Aussi célébrons-la dans l'amour et l'unité puisque nous sommes les maillons indéfectibles de l'authenticité. Bonne année berbère à tous et à toutes, et toutes nos prières pour l'Algérie et pour que la paix revienne sur la terre des Hommes.


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