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Armes chimiques de la Syrie : Al Assad, dos au mur



Armes chimiques de la Syrie : Al Assad, dos au mur
La situation reste précaire en Syrie où le régime d'Al Assad, acculé dans ses derniers retranchements par les pays occidentaux, a menacé de recourir aux armes chimiques qu'il détiendrait, pour se protéger contre une agression étrangère.
Une annonce qui a fait le bonheur des Occidentaux, y trouvant un motif valable pour une éventuelle intervention militaire en Syrie. C'est le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Jihad Makdessi, qui a affirmé que son pays utiliserait son arsenal d'armes chimiques en cas d'agression étrangère.
Cette éventualité, de plus en plus envisagée par les pays occidentaux pour faire tomber le régime d'Al Assad, dans un autre remake de ce qui s'était passé en Libye et, dans une moindre mesure en Irak, a ainsi fait réagir durement les autorités syriennes, qui comptent en fait toujours sur le soutien de Moscou.
Lundi, le sujet d'actualité, au sein de la coalition internationale, qui veut faire ‘'dégager'' le président syrien, était bien sûr, cette menace d'utilisation des armes chimiques par Damas, une menace qui a fait réagir autant les pays membres de l'UE que les Etats-Unis, ainsi qu'Israël. Outre les réactions scandalisées de l'Union européenne, les Etats-Unis, par la voix du président Obama menacent: «étant donné le stock d'armes chimiques du régime syrien, nous ferons en sorte qu'Assad et son entourage sachent que le monde les regarde, et qu'ils devront rendre des comptes devant la Communauté internationale et les Etats-Unis si jamais ils faisaient l'erreur tragique de les utiliser», a affirmé M. Obama à Reno, dans le Nevada. «Nous oeuvrons en faveur d'une transition pour que les Syriens puissent bénéficier d'un avenir meilleur, libre du régime Assad», a encore dit le président US. Réplique immédiate de la Russie: lundi à Moscou, le président russe, Vladimir Poutine, avait mis en garde contre une guerre civile de longue durée en Syrie, dans l'hypothèse où le président Bachar al-Assad était destitué du pouvoir de manière «inconstitutionnelle». Pour Poutine, il ne fait aucun doute que les pays occidentaux, et particulièrement les Etats-Unis, sont en train d'étudier les possibilités d'aider plus activement l'opposition syrienne à faire tomber le régime en place. «Nous craignons que si la direction actuelle du pays est destituée du pouvoir, d'une manière inconstitutionnelle, l'opposition et la direction actuelle pourront simplement échanger les rôles», a prévenu le président Poutine. «Les uns vont prendre la direction du pays et les autres vont être dans l'opposition», a-t-il ajouté. Dans cette hypothèse, «la guerre civile durera, on ne sait combien de temps», s'est inquiété M. Poutine.
Pour autant, et au-delà des combats entre l'opposition et l'armée syrienne, dans plusieurs villes du pays, la guerre de l'ombre fait également rage entre les différents services de renseignements occidentaux, arabes et russes sur la crise syrienne.
GUERRE DU RENSEIGNEMENT
Le retard d'une réaction (militaire) américaine en Syrie serait dû, selon le très influent ‘Washington Post', aux lacunes dans la collecte de renseignements en Syrie, qui entravent les efforts des Etats-Unis, visant à accélérer la chute du régime de Bachar Al-Assad et à conclure des alliances avec l'opposition sur le terrain. Selon le quotidien américain, qui a interrogé des responsables de services du renseignement américains et étrangers, la CIA n'est pas parvenue à établir une présence en Syrie, à l'inverse de ce qu'elle était arrivée, à faire lors des révolutions en Egypte et en Libye.
Les services du renseignement américains doivent se contenter «d'intercepter des communications et d'observer le conflit à distance», ajoute le journal.
Pour le ‘Washington Post', «ces lacunes empêchent l'administration Obama de se retrouver dans une crise qui présente le risque de voir des mouvements islamistes ou des sympathisants d'Al-Qaïda, prendre le pouvoir à Damas». L'attentat contre les généraux syriens de la semaine dernière, serait une des facettes de la guerre des ombres qui se déroule actuellement en Syrie, selon des experts du renseignement.
L'attentat du 18 juillet avait tué, à la fois, le ministre de la Défense, Daoud Rajha, son adjoint et beau-frère de M. Assad, Assef Chawkat, le chef de la Sécurité nationale, Hicham Ikhtiar, et Hassan Turkmani, chef de la cellule chargée de réprimer la révolte qui secoue le régime depuis mars 2011. Mardi, le nouveau patron des services de renseignements syriens, réorganisés, est le général Ali Mamlouk, avec rang de ministre. Il était chef de la sûreté de l'Etat.
Sur le plan politique, le Conseil national syrien (CNS) a déclaré mardi, refuser tout gouvernement d'union nationale, présidé par un membre du régime, comme cela a été suggéré par les pays de la ligue arabe, réunis dimanche à Doha, au Qatar. Selon Bassma Kodmani, ‘'il n'a jamais été question d'un gouvernement d'union nationale présidé par un membre du régime», a affirmé à Paris, Mme Kodmani, responsable des relations extérieures de cette instance qui rassemble la majorité des courants de l'opposition syrienne. Par ailleurs, les combats continuent entre les combattants de l'opposition et les forces régulières, dans plusieurs villes du pays, notamment à Damas, Alep, la capitale économique, et d'autres villes dans une Syrie complètement disloquée. A Damas notamment, les forces syriennes ont pris d'assaut mardi, les quartiers de Qadam et Aassali, deux des dernières poches de résistance rebelles dans la capitale syrienne, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). «A la suite de l'assaut, les forces régulières ont mené des perquisitions et des arrestations», a ajouté l'OSDH.
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