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Armées arabes
Le 19 juin dernier, l'«Etat islamique» (EI) lance une offensive contre le nord de l'Irak dans les provinces de Salaheddine et d'Al-Anbar. En quelques jours, les jihadistes conquièrent de vastes pans du territoire irakien. Où était «l'armée» irakienne'. Selon les dépêches des agences de presse et les témoignages de la population, les hommes d'armes avaient déguerpi dans de honteuses débandades abandonnant armes et chars aux jihadistes. A peu de chose près, le même scénario s'est répété en Syrie où les mêmes jihadistes de l'EI n'ont pas trouvé une résistance farouche de la part des forces armées syriennes, empêtrées dans une guerre mal engagée et à laquelle elles n'étaient pas préparées. Le résultat est que «l'Etat islamique» s'est emparé de provinces, villes et aéroports en sus d'un armement considérable, lui permettant de disposer d'un matériel de guerre sans précédent pour un groupe terroriste. Nous avons là, les exemples irakien et syrien qui, outre d'être congrus, marquent l'actualité internationale. En fait, lors des cinquante dernières années - pour ne pas remonter plus loin et s'en tenir à une période où les Etats arabes (la plupart ayant vu le jour au lendemain de la Seconde Guerre mondiale) avaient tous des «armées nationales - les armées arabes, formatées dans le même moule, n'ont été efficaces que dans la répression des populations et de l'opposition. Faut-il s'en étonner' Il y a cette permanence dans le fait que la sécurité et la sauvegarde du régime avaient primé sur toute autre considération, y compris sur la sécurité du pays et de la nation. Républiques ou monarchie, la même philosophie conduit les affaires sécuritaires des Etats arabes où les dirigeants sont plus préoccupés de leur pérennité au pouvoir que jaloux de la prospérité et de la grandeur du pays qu'ils pilotent. Cela a été démontré lors dudit «Printemps arabe» quand le premier réflexe des Ben Ali et autre Moubarak, pour ne citer que ceux-là, a été de lancer la police et l'armée contre les manifestants avec les victimes que cela a induit sans pour autant sauver leur régime. Et pour cause! La disparition des anciens régimes était en fait inscrite dans le calendrier de ceux-là même qui - pour des raisons de stratégie et d'intérêt - les ont jusqu'alors protégés. Les dictatures arabes n'ont pu durer aussi longtemps que du fait de la protection dont elles ont bénéficiée de la part de certaines grandes puissances à leur tête, les Etats-Unis. En fait, en fonction de leurs intérêts et de la stratégie de l'heure, les Etats-Unis avaient ces dernières années fait et défait les régimes arabes. Avant de devenir l'ennemi des Américains, Saddam Hussein était leur feal, qui mena une guerre éreintante (1980-1988) contre l'Iran pour le compte des Etats-Unis. Aucune des armées arabes - qui ne manquaient ni d'hommes ni de matériel militaire le plus performant existant sur le marché - n'a réussi à vaincre l'armée israélienne. Ce qu'ont réalisé les milices du Hezbollah en 2006 et - à un degré moindre, vu le rapport des forces - celles du Hamas cette année. Les milices du Hezbollah et du Hamas se battaient avec coeur pour des objectifs auxquels elles croyaient. Ce qui manquait cruellement aux soldats arabes formés pour réprimer non point pour, éventuellement, faire la guerre. De même, les généraux arabes sont plus prompts à fomenter des coups d'Etat qu'à élaborer des stratégies de guerre à une échelle régionale ou continentale. La nuance est énorme et explicite la faillite générale des armées arabes à être ce rempart protecteur de la nation. Le monde entier a enregistré avec étonnement, sinon mépris, la débâcle des soldats irakiens face à des jihadistes déterminés qui étaient moins nombreux que les soldats qui leur faisaient face. Une honte! Et les dirigeants irakiens comptent sur les armées étrangères pour les délivrer du fléau jihadiste qu'ils sont dans l'incapacité de contenir et encore moins d'éliminer. Toutefois, on n'accusera jamais le président américain, Barack Obama, d'être parti au secours de l'Irak qui, le 8 août dernier, décida de «frapper» l'EI soulignant qu'il le fait dans «l'intérêt suprême» des Etats-Unis. Les frappes US avaient pour cause essentielle et «suffisante» la sauvegarde des intérêts américains. Pas plus, pas moins. Les énormes richesses énergétiques irakiennes, qui justifièrent l'invasion de 2003, risquaient de tomber aux mains d'un ennemi déclaré. Les armées arabes pour lesquelles des dizaines de milliers de milliards de dollars sont dépensés sont incapables d'assumer la protection de leur nation, se défaussant de cette mission sur des «coalitions» internationale. Fallait-il en attendre plus de ces armées' Quand on forme des policiers et des soldats pour protéger le régime de la colère du peuple, il est absurde de prétendre défendre ce peuple et la nation.







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