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Areva
L'usine de retraitement de déchets nucléaires Areva de Beaumont-Hague (Manche) vient d'annoncer une réduction d'effectifs d'ampleur inédite dans l'histoire du site: selon les syndicats, au moins 500 postes sur 3 100 seront supprimés en 5 ans, sans licenciements.L'annonce a été faite jeudi en comité d'établissement, ont affirmé vendredi la CFDT, l'Unsa et FO. Selon ces trois sources, des réductions d'effectifs auront également lieu parmi les sous-traitants permanents du site, qui y emploient 2 000 autres personnes.La directrice de la communication de l'usine Catherine Argant n'a confirmé que le non-renouvellement d'environ 100 postes lors des départs en retraite en 2015, pour que le site retrouve le chemin, de la compétitivité.Pour les années suivantes, attendons la feuille de route que la direction du groupe, en difficulté, doit présenter début mars, a-t-elle dit.L'objectif c'est 2 600 CDI Areva NC (La Hague, NDLR) en 2019 contre 3 109 fin 2014, a affirmé Arnaud Baudry secrétaire de la section CFDT d'Areva NC La Hague. En outre, selon un communiqué de la CFDT diffusé vendredi, la direction prévoit une baisse drastique des charges externes qui entraînera également des suppressions de postes chez les sous-traitants.La direction m'a dit: +pour 100 postes Areva NC faut compter 100 postes de sous-traitants+ supprimés, affirme M. Baudry.Mme Argant, elle, souligne que la filiale démantèlement d'Areva, STMI, - où les salaires sont moindres qu'à Areva NC, notent les syndicats - veut recruter une centaine de personnes en 2015 pour la Hague où une ancienne usine doit être démontée. Mais logiquement, on peut s'attendre à ce que l'effectif global du site (5 100) baisse dans les années à venir, reconnait-elle.Une telle annonce, même uniquement pour 2015, est une première pour le site.Dans un communiqué diffusé vendredi l'Unsa estime que ce plan revient à brader la sécurité et la sûreté. Le syndicat dit avoir écrit au gendarme du nucléaire pour l'alerter. La sureté en question Inéluctablement on joue sur la sûreté. C'est dangereux. On traite du plutonium et de l'uranium, a ajouté M. Baudry.C'est très grave. La direction n'a plus de notion de sûreté. Quoiqu'elle en dise, c'est la logique financière qui prime, a ajouté Philippe Launay (FO).La direction assure qu'elle maintiendra un haut niveau de sûreté. En 2014, 38 postes d'Areva NC n'ont pas été renouvelés et nous n'avons eu que deux incidents de niveau 1, contre 4 en 2013, argumente Mme Argant.Pour les syndicats, même d'un point de vue financier, c'est stupide. On déshabille un établissement qui fait gagner de l'argent au groupe, a affirmé M. Launay.Aujourd'hui, on a une usine qui a vieilli. On paie notamment le fait que nos directions n'ont pas provisionné les investissements à venir. C'est très dur à accepter, a pour sa part estimé M. Baudry.Tous les combustibles irradiées dans les 58 réacteurs français pour produire de l'électricité convergent après utilisation vers l'usine de la Hague afin d'y être retraités. La Hague est l'une des deux seules usines de retraitement nucléaire au monde avec l'usine de Sellafield en Angleterre qui traite toutefois des volumes beaucoup plus modestes. C'est ainsi le site qui concentre le plus de matière radioactive en Europe.Ce procédé, qui permet de fabriquer des combustibles recyclés à partir de combustibles usés, est critiqué par les écologistes qui le trouvent polluant.L'usine d'une capacité de 1 700 tonnes est en sous régime depuis qu'elle a progressivement perdu dans les années 90 et 2 000 la plupart de ses contrats étrangers qui n'ont pas été renouvelés.La production est toutefois en légère augmentation ces dernières années grâce au contrat avec EDF.En 2014 l'usine a retraité 1 217 tonnes de combustibles irradiés, toutes pour EDF, contre 1 172 tonnes (dont 20 tonnes pour le Néerlandais EPZ et le reste pour EDF) en 2013, et 1 023 tonnes en 2012.





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