Algérie - Revue de Presse



Début du dialogue Le gouvernement a repris langue hier avec les archs. 19 délégués du mouvement citoyen, représentant les wilayas d?Alger, Tipaza, Boumerdès, Sétif, Bouira, Tizi Ouzou, Béjaïa et la région des Aurès ainsi que des représentants des familles des victimes du printemps noir ont été reçus par Ahmed Ouyahia au siège du gouvernement. Interrompu en janvier 2004 en raison d?un désaccord au sujet de l?officialisation de tamazight, le dialogue a redémarré sous de bons signes, les deux parties ayant affiché une disponibilité à trouver une solution à la crise. Une crise déclenchée le 18 avril 2001 par la mort par balles d?un jeune lycéen dans les locaux de la gendarmerie de Beni Douala, wilaya de Tizi Ouzou. Les émeutes ayant suivi ce drame avaient fait 123 morts et causé d?importants dégâts matériels. Le chef du gouvernement et les délégués du mouvement citoyen ont entamé la rencontre d?hier à huis clos par une minute de silence en hommage à ces victimes, pour lesquelles la plate-forme d?El Kseur revendique d?ailleurs le statut de « martyr ». « Nous reprenons le dialogue avec une volonté partagée d?aboutir d?abord à clore un chapitre douloureux pour toute l?Algérie pour aller vers des jours meilleurs. Je suis certain que les travaux seront couronnés de succès », a indiqué M. Ouyahia, précisant que le dialogue reprenait avec « ses acquis ». « Le mouvement citoyen nous a mandatés pour reprendre le dialogue sur invitation du chef du gouvernement. A travers notre présence aujourd?hui, nous exprimons notre volonté de dialoguer pour mettre fin à une crise qui a duré de longues années », a affirmé, pour sa part, Belaïd Abrika, le porte-parole de la délégation. Sur un ton moins virulent que d?habitude, il a espéré, au bout du processus de dialogue, voir l?application de la plate-forme d?El Kseur, dont les principales clauses sont le jugement par les tribunaux civils de tous les auteurs, ordonnateurs et commanditaires des assassinats, l?annulation des poursuites judiciaires contre les manifestants, l?officialisation de la langue amazighe et la mise en place d?un plan socioéconomique pour la région de Kabylie. Le 6 janvier 2004, une rencontre entre les deux parties avait abouti à la conclusion d?un protocole d?accord devant prendre en charge les « dommages collatéraux » du printemps noir. Parmi ces incidences, la révocation des élus locaux issus des élections de 2002, qui avaient enregistré un taux de participation permettant à peine de valider le scrutin, l?allègement fiscal pour les commerçants et professions libérales affectés par les émeutes et la prise en charge du contentieux avec Sonelgaz. Le mouvement citoyen avait également exigé des excuses de la télévision nationale pour la couverture tendancieuse, pour le moins que l?on puisse dire, de la marche du 14 juin 2001 à Alger. Signe du dégel des relations : le directeur général de l?ENTV, Hamraoui Habib Chawki, a reconnu mercredi, à l?occasion de la célébration du premier jour de l?an berbère, que l?Unique avait commis « des erreurs » dans la couverture de cette manifestation. Des excuses à peine voilées. Et, en prime, Abrika interviewé par l?ENTV. Si la rencontre de ce vendredi augure une nouvelle ère, il reste que l?une ou l?autre partie devrait faire des concessions importantes compte tenu des préjudices subis et des revendications. A l?heure où nous mettons sous presse, les négociations se poursuivent toujours.





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