Algérie - Patrimoine Architectural et Immobilier

Architecture Berbère : La maison de Djerba



Architecture Berbère : La maison de Djerba
Le menzel djerbien est une sorte de villa isolée dans la palmeraie, ayant parfois une allure militaire avec ses bastions en ghorfa et ses murs épais confortés par des arcs-boutants (adjim).

Les pièces se distribuent autour d’une cour carrée ou barlongue, espace presque constamment occupé par les femmes. Sur trois côtés sont des chambres très allongées, le quatrième côté étant réservé aux communs : cuisine, latrines, magasins et entrée indirecte pratiquée souvent à l’intérieur d’une pièce carrée (sqîfa). Les chambres possèdent, à une de leurs extrémités, une banquette surélevée (dukkâna) qui sert de lit ; généralement, cet endroit est coiffé d’une coupole, un arc transversal délimitant l’alcôve et formant ainsi un carré de base. L’une de ces chambres est souvent couverte d’une pièce en étage, carrée, qui sert de poste d’observation ou de lieu de repos du maître, et dont la silhouette trapue, en terrasse, se détache des couvertures en berceaux ou en coupoles. Cette chambre supérieure s’ouvre sur ses quatre faces mais parfois sur deux seulement (sud et est), on appelle ce belvédère kšǔk. Parfois, ces pièces hautes ne sont accessibles que par un escalier extérieur, en façade.

Les murs extérieurs offrent quelques rares ouvertures grillées en hauteur. Chaque chambre est pourvue d’un espace toilette et dispose de latrines à proximité. La porte unique est à deux battants massifs, bloquée, à l’intérieur, par un savant verrouillage en bois dur. De l’extérieur, on peut la fermer à l’aide d’une grossière serrure de fer. Les battants sont en palmier refendu (šannǔr).

Le mobilier traditionnel consiste en des coussins de laine, des nattes et des tapis et quelques coffres : des cordes d’alfa tendues soutiennent les vêtements. Le matériau de construction est un travertin local, calcaire coquillier de belle couleur orange, friable, liaisonné au mortier de chaux et de sable. A Guellala on fabrique un mortier de chaux et de cendres (provenant des fours de potiers), très solide. Le plâtre est obtenu à partir du gypse des carrières de Beni Diss, ou à partir des concrétions appelées roses des sables trouvées dans l’argile.
Les coupoles djerbiennes utilisent presque toujours des poteries spéciales tronconiques dont la petite base est plane tandis que la grande est courbe (tournée vers l’extérieur de la coupole).
Une des curiosités de la palmeraie est l’atelier traditionnel de tisserand, grande pièce voûtée en berceau avec frontons triangulaires aux deux extrémités.



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