Algérie - Sites et découvertes archéologiques

Archéologie subaquatique : En quête de prise en charge




Archéologie subaquatique : En quête de prise en charge
Les discours officiels relatifs au patrimoine archéologique subaquatique commencent à fuser. Le Patrimoine culturel subaquatique (PCS) est à l’état embryonnaire en Algérie.

Un noyau composé de chercheurs, archéologues et étudiants ne cesse d’effectuer des sorties en mer. Or, ce nouveau créneau du secteur de la culture est en quête d’une prise en charge concrète. L’Algérie dispose des moyens humains, notamment des archéologues, scientifiques et chercheurs issus des universités algériennes d’une part et d’autre part d’un «smig» d’équipements, qui lui permettent de s’engager dans ce nouvel axe, indubitablement créateur d’emplois et de richesses.

L’Algérien, archéologue et expert du patrimoine subaquatique, Hamoum Toufik, l’ex-directeur du CNRA (Centre national de recherches en archéologie) vient d’être reconduit en ce mois de juin 2021 à la tête du STAB de la Convention de l’Unesco pour la protection du patrimoine culturel subaquatique. «Les hautes autorités du pays devront se pencher sur les responsables qui sont à l’origine de l’éviction du poste de directeur du CNRA de Hamoum Toufik.

Dans l’intérêt général, elles doivent débusquer ‘les parasites invisibles’ qui continuent à induire en erreur les décideurs», selon les chercheurs-archéologues rencontrés à Tipasa. Bref, le STAB (Scientific and Technical Advisory Body), est désigné en français comme étant le Conseil consultatif scientifique et technique. Cette structure dépend de l’Unesco.

Elle s’attelle à œuvrer et à accompagner les projets de valorisation et de protection du patrimoine culturel subaquatique au niveau des pays membres de la convention de l’Unesco de 2001.

L’interdisciplinarité scientifique permettra d’insuffler un élan considérable, quand l’archéologie subaquatique sera intégrée aux sciences de la mer. L’intérêt du PCS propose moult connaissances qui surprennent les chercheurs dans la compréhension sur les relations entretenues entre les êtres humains et les étendues bleues (océans, mers, ndlr).

L’Egypte a compris l’apport et le bénéfice du patrimoine archéologique subaquatique pour son développement économique, grâce à l’attrait du pouvoir du PCS dans les domaines des loisirs, du tourisme, les découvertes historiques et scientifiques sous-marines, dans la création des musées et des aquariums.

Le volet environnemental est indissociable du PCS, si le pays est soucieux des liens que doit entretenir la société avec ses océans. Les patrimoines culturels subaquatiques et leurs milieux naturels constituent un écosystème indivisible, car la nuisance chez l’un équivaut à menacer l’autre. Beaucoup de secrets sous les océans ne sont pas encore dévoilés.

Il s’agit de mobiliser toutes les catégories de la société algérienne, afin de leur prendre conscience de l’importance du PCS et de son rôle dans l’avenir économique et social du pays, si bien entendu la préservation à long terme des sites naturels, culturels et historiques ne sera pas un vain mot, car ce patrimoine est irremplaçable.

Certains pays pionniers dans la protection du PCS ont rendu ce secteur majeur dans leur économie bleue. Sa gestion d’une manière durable et rationnelle contribue à présent au développement économique de leurs collectivités locales.

L’Egypte est pour l’instant l’unique pays arabe qui s’est engagé dans cette voie, allant jusqu’à créer une direction centrale de l’archéologie subaquatique dans l’organigramme de leur Ministère de la Culture, une institution soucieuse de la promotion de son patrimoine culturel terrestre et subaquatique. L’Etat algérien devra s’imprégner de l’expérience égyptienne pour valoriser ses richesses archélogiques et éduquer les populations, afin de contribuer à l’essor de l’économie, par la création des ressources financières et les emplois.

Malheureusement, le département ministériel de la culture algérien est incrusté par des bureaucrates allergiques au changement et à l’intérêt national, au moment où des pays dépourvus d’un riche passé cherchent à tout prix à créer des musées, achalandés par des objets, juste pour «vanter» leurs richesses «culturelles et historiques».

L’Algérie, un pays continent, dispose d’une multitude de richesses culturelles, historiques, artisanales, des patrimoines matériels et immatériels, des rites, qui ne demandent qu’à être exploités. Malheureusement, ce secteur est victime du diktat de la bureaucratie et de la mauvaise volonté de certains bureaucrates qui continuent à graviter dans la gestion de l’univers du secteur de la culture.

Le patrimoine archéologique subaquatique constitue l’un des chapitres qui mérite une attention à l’instar des autres chapitres de ce secteur. Il suffit de s’imprégner des actions menées dans le pays des pharaons, pour se rendre compte finalement, que ce patrimoine constitue l’une des issues véritables de sortie de crise pour notre pays, un créneau qui ouvre de nouvelles perspectives.

Le LEHA (laboratoire des études historiques et archéologiques) vient d’être crée à l’Université de Tipasa. Hiérarchiquement il dépend du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.

fonctionnellement, il a des liens avec le ministère de la Culture et des Arts, à travers le CNRA. Le LEHA est dirigé par le Pr Khellaf Rafik, enseignant-chercheur, maître de conférences , il est le président de la Commission nationale d’archéologie subaquatique. Le LEHA a mené des missions préventives au niveau de certains sites maritimes.

Néanmoins, c’est un dilemme. Puisqu’il est question d’agir efficacement dans la préservation et l’exploration du PCS, les pouvoirs publics sont appelés à trancher, comme ce fut le cas en Egypte. La carte archéologique subaquatique de l’Algérie, un objectif à atteindre. Le temps presse.
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