Algérie - A la une

"Arabes et Amazighs unis contre el-îçaba"



"Nous sommes tous des Algériens. Nous n'avons pas de problème identitaire, nous avons un problème avec el-îçaba (la bande) qui ne veut pas partir", ont déclaré de nombreux manifestants.C'est drapés dans le drapeau national et l'emblème amazigh et en dénonçant les tentatives de Gaïd Salah de semer la division au sein du peuple algérien que des milliers d'Oranais ont défilé, hier, à Oran, à l'occasion du 18e vendredi de contestation. En réponse aux menaces proférées par l'homme fort de l'ANP contre ceux qui oseraient exhiber le drapeau amazigh, des femmes sont sorties en habit traditionnel kabyle, des jeunes ont brandi l'emblème amazigh et beaucoup de non-Kabyles ont tenu à exprimer leur solidarité en posant devant les caméras et les smartphones avec le drapeau bleu-jaune-vert. "Nous sommes tous des Algériens (?)
Il n'y a pas de différence entre Kabyle, Arabe, Targui, Chaoui, Mozabite (?) Nous n'avons pas de problème identitaire, nous avons un problème avec el-içaba (la bande) qui ne veut pas partir, avec son chef Gaïd Salah qui s'abaisse à user du régionalisme pour tenter de casser la contestation", ont déclaré de nombreux manifestants en faisant preuve, pour la énième fois, de leur détermination à manifester jusqu'au départ du pouvoir. "Il faut qu'ils comprennent qu'ils n'ont d'autre choix que de partir, que les Algériens ont pris la décision de construire une nouvelle république sans eux et que rien ne pourra arrêter la marche de l'Histoire." Si Gaïd Salah n'était déjà pas en odeur de sainteté auprès des manifestants en raison de son obstination à aller vers l'élection présidentielle contre la volonté populaire, il s'est désormais aliéné l'ensemble des contestataires en s'en prenant à "une infime minorité" qui tente "d'infiltrer les marches" en portant "d'autres emblèmes que le drapeau national".
Et c'est par une salve de slogans cinglants qu'ils ont répondu au chef d'état-major, allant même jusqu'à souhaiter son incarcération à la prison d'El-Harrach. "Ya men aâch, Gaïd Salah fel Harrach", ont-ils scandé tout au long de l'itinéraire qui les a conduits de la place du 1er-Novembre au siège de la wilaya. «Arabes ouel Amazighs khawa khawa, ouel Gaïd Salah maâ el khawana" (Arabes et Amazighs frères, Gaïd Salah avec les traîtres)?, sont quelques slogans qui ont été scandés, encore et encore, pour souligner la volonté des manifestants à poursuivre la lutte et à rester vigilants contre les tentatives de semer la division au sein d'un peuple concentré sur un seul objectif : le démantèlement du système.
Devant le siège de la wilaya, des policiers en civil ont bien essayé de confisquer le drapeau amazigh mais leur seule et unique tentative a été énergiquement contrée par les manifestants. "Ils ont voulu intimider ce jeune et lui arracher le drapeau mais nous sommes intervenus. Il n'est pas question qu'on nous arrache l'emblème !" s'est énervé un jeune manifestant en s'en prenant à l'un des policiers. L'incident n'a pas eu de conséquence et les manifestants ont continué à donner de la voix pour dénoncer les fossoyeurs de l'Algérie et exiger le départ des résidus du système.

S. Ould Ali


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