Algérie - Revue de Presse

Après les dernières déclarations de Bouteflika




Sonatrach, quel avenir ? La première entreprise nationale, Sonatrach, ne semble pas avoir les faveurs du premier magistrat du pays. C?est surtout la gestion interne du groupe pétrolier qui est décriée par le chef de l?Etat. « Ce n?est pas parce qu?elle procure 98% des devises du pays que Sonatrach se situe au-dessus de l?Etat », a lancé Abdelaziz Bouteflika à son auditoire mercredi dernier lors de son discours d?ouverture du 2e congrès africain du pétrole. Pourquoi de tels griefs à l?encontre de la plus « publique » des entreprises nationales ? A quoi le président fait-il allusion en déclarant que « Sonatrach se situe au-dessus de l?Etat » ? Ce sont là, sans doute, les deux questions qui viennent à l?esprit en entendant la déclaration du Président. Pourtant, s?il y a une entreprise où la mainmise de l?Etat est « totale », c?est bel et bien Sonatrach. Dès son investiture, le président de la République a fait du contrôle de la Société nationale des hydrocarbures l?une des priorités de son premier mandat. La nomination de Chakib Khelil, considéré comme l?un de ses proches confidents, à la tête du ministère de l?Energie et des Mines en est la parfaite illustration. M. Khelil a même cumulé, pendant plus de deux ans, les deux postes de ministre de l?Energie et de président-directeur général de Sonatrach après le départ de Abdelhak Bouhafs. Aussi pour bien s?assurer du contrôle de Sonatrach, le chef de l?Etat a nommé, par décret présidentiel, tous les membres du conseil d?administration. Ajouter à cela l?assemblée générale dont il faut souligner qu?elle est composée du ministre de l?Energie, de celui des Finances, du gouverneur de la Banque d?Algérie, du représentant de la Présidence et celui de la planification. A partir de là, il est clair que tout le processus décisionnel est aux mains des pouvoirs publics, pour ne pas dire de la Présidence de la République. La question reste donc la même : en quoi Sonatrach se situe-t-elle au-dessus de l?Etat ? Est-ce un simple exemple d?illustration pour Bouteflika que de citer Sonatrach ou vise-t-il quelqu?un d?autre ? Pour Chakib Khelil, a qui on a demandé de réagir aux propos du Président, « Sonatrach ainsi que toutes les entreprises publiques doivent se sentir concernées », avant d?ajouter que dans le cas de Sonatrach « il n?y a pas de problème, car les gens qui y représentent l?Etat veillent sur ses intérêts, notamment les intérêts en ce qui concerne le transfert des dividendes, la planification à moyen terme et le choix des projets ». Autre interprétation prêtée aux propos du premier magistrat du pays, celle de préparer le terrain à l?adoption de l?avant-projet de loi sur les hydrocarbures dont la finalité est justement de séparer le rôle de l?Etat, en tant que propriétaire et puissance publique, de celui de Sonatrach. L?adoption de l?avant-projet de loi en question devrait intervenir dès la session prochaine de l?APN. Alors, en attendant et au-delà, quel sera le devenir de Sonatrach ?





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