Algérie - Revue de Presse

Après le massacre de Gatumba



Tension dans la région des Grands Lacs La région des Grands Lacs, en Afrique, menace de s?enflammer de nouveau. Le massacre de 150 réfugiés congolais tutsis au Burundi, le 13 août 2004, a ravivé les tensions entre la République démocratique du Congo (RDC, ex-Zaïre), le Burundi et le Rwanda. L?attaque du camp de Gatumba a été vite revendiquée par les rebelles hutus burundais des Forces nationales de libération (FNL), le dernier groupe qui refuse de prendre part aux négociations de paix en cours au Burundi. Néanmoins, le gouvernement burundais affirme que les FNL ne sont pas le seul groupe à avoir participé au massacre. Le chef d?état-major de l?armée burundaise, le général burundais Germain Niyoyankana, a déclaré, lors d?une conférence de presse, qu?« il n?y a plus de doute que le site de Gatumba a été une cible de coalition (...) de forces négatives constituées par les FNL, qui servaient de guide, et les ex-FAR rwandais ainsi qu?une partie de l?armée congolaise ». Selon lui, l?armée congolaise est impliquée, directement ou indirectement, dans le massacre de Gatumba, situé à seulement 4 km de la frontière avec la RDC. Les rebelles hutus rwandais des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) ont cependant rejeté avant-hier toute implication dans le massacre perpétré vendredi contre des réfugiés tutsis congolais, qualifiant l?attaque d?« acte ignoble ». Depuis la dernière décennie, la région des Grands Lacs est devenue une des zones les plus instables de la planète. La RDC sort de cinq ans de guerre (1998-2003), dans laquelle avait notamment pris part le Rwanda et le Burundi. Cette guerre a provoqué, directement ou indirectement, trois millions de morts. Depuis 1993, une guerre ensanglante le Burundi, et l?on décompte 300 000 victimes. Le Rwanda est toujours traumatisé par le génocide de 1994, à l?origine de la mort, selon l?ONU, de 800 000 personnes, pour la plupart des tutsis. Or depuis le massacre du camp de Gatumba, le Rwanda et le Burundi évoquent la possibilité d?intervenir en République démocratique du Congo. Hier, le général Germain Niyoyankana, cité par l?AFP, a affirmé : « Je n?exclus pas une offensive vers le Congo (RDC) visant à faire respecter les frontières de notre pays. » Il justifie cette décision par l?implication de l?armée congolaise dans le massacre. Avant-hier, le Président rwandais Paul Kagame, tutsi, a fait des déclarations dans le même sens que le Burundi. Il a annoncé que son pays ne pouvait pas « rester les bras croisés » après l?attaque du camp. L?ONU est, selon lui, impuissante. Le Burundi a fait savoir qu?une action conjointe avec le Rwanda était envisageable. La situation actuelle ressemble à celle de 1996, qui avait conduit à l?embrasement de la région des Grands Lacs. Rappel : en 1996 et 1998, le Burundi et le Rwanda étaient intervenus en RDC prétextant des motifs sécuritaires. Le Rwanda voulait désarmer les rebelles hutus, responsables du génocide de 1994, et le Burundi voulait écraser les rebelles hutus burundais réfugiés en RDC. Or, depuis trois jours, le Rwanda et le Burundi, dirigés par des tutsis, multiplient les déclarations, affirmant envisager une offensive contre une coalitions antitutsie basée en RDC. Le Burundi a d?ores et déjà fermé sa frontière avec la RDC. A Kinshasa, capitale de la RDC, le processus de transition est « en panne », a affirmé le vice-président congolais Azarias Ruberwa. Les conséquences du massacre des réfugiés de Gatumba sont en passe de faire imploser la région...



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