Algérie

Après le conseil interministériel sur la sécurité




Vers la centralisation de la lutte antiterroriste? Le Chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia a présidé mercredi dernier une importante réunion qui a regroupé le patron de la gendarmerie nationale, Ahmed Boustella et celui de la police, Ali Tounsi, selon le communiqué transmis à la presse via l’APS. Selon le communiqué de la même agence, cette rencontre du Conseil interministériel, auquel a assisté le ministre délégué aux Collectivités locales, Daho Ould Kablia, était essentiellement centrée sur la sécurité publique mais également à mettre le point sur la situation sécuritaire du pays et le cas échéant dégager les perspectives futures. A noter que le ministre de l’Intérieur, Yazid Zerhouni n’avait pas assisté à cette réunion. En attendant de connaître les principales résolutions qui ont été prises lors de cette rencontre, le DG de la sûreté nationale a promis de faire des déclarations lors de la fête annuelle de la police dont la cérémonie aura lieu cette année à El Hamiz, la question du terrorisme et son impact sur la stabilité du pays fut également au centre de ce mini conclave. S’il est vrai que depuis le retour de Ahmed Ouyahia, on note une certaine effervescence autour des questions liées à la relance de l’économie nationale (nouvelle loi sur l’agriculture, déverrouillage systématique des contraintes administratives) ou dans la lutte contre la corruption et les divers phénomènes sociaux qui empoisonnent le climat, la question sécuritaire étant de nature dévolue au président de la République, il était logique de s’attarder sur cette réunion au sommet présidée, pour la première fois, par un chef du gouvernement. Cette question hautement stratégique, devait en principe, et comme l’exige la hiérarchie institutionnelle, revenir au seul chef de l’Etat qui, à travers le Haut Conseil de Sécurité (HCS), possède les prérogatives régaliennes pour réunir l’ensemble des partenaires à savoir le ministère de la Défense, celui de l’Intérieur, des Affaires étrangères, des Finances et les patrons de la Gendarmerie nationale et de la DGSN. Pourquoi le Chef du gouvernement a-t-il remplacé le chef de l’Etat lors de cette réunion? Ouyahia a-t-il agi en pleine concertation avec le président Bouteflika? Des questions qui demeurent à priori sans réponse. Mais une chose demeure certaine: La question du terrorisme sera dorénavant centralisée au niveau de la chefferie du gouvernement et la lutte contre le terrorisme va connaître une nouvelle impulsion ainsi qu’une nouvelle dynamique. Le nouveau Chef du gouvernement l’a bien laissé entendre au lendemain de sa nomination lors de l’ouverture des assises de son parti où il fustigeait, à gorges déployées, les «criminels, les traîtres et les mercenaires», un lexique emprunté à l’ancien président Zeroual dont un hommage lui fut également rendu. La politique de réconciliation nationale lancée par le président Bouteflika, depuis 2005, est-elle en train de marquer ses limites? A bien lire entre les lignes du présent communiqué, un nouveau partage des rôles est en train de se dessiner entre le président Bouteflika et son chef du gouvernement: pour le chef de l’Etat, il s’agit de poursuivre l’œuvre réconciliatrice en tendant la main aux terroristes en voie de repentance et le second à éradiquer ceux qui, parmi ces derniers, refusent de saisir la main tendue par l’Etat. Pour les pouvoirs publics, c’est une nouvelle démarche politico-sécuritaire qui se met en place tout doucement, mais qui n’exclut pas pour autant le recours à la force si le besoin se fait sentir. D’un autre côté, la réactivation de la lutte antiterroriste est, aujourd’hui, plus qu’avouée, même si le DG de la police, Ali Tounsi refuse de parler de «terrorisme» mais de groupes armés dont l’effectif est estimé à 400 éléments activant encore dans les maquis. Saïd Farhi

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