après la reprise de Homs, Damas met la pression sur Rastane et Deraa

Ragaillardi par la reprise, la semaine dernière, de la ville de Homs qui était tombée aux mains des insurgés depuis plusieursmois, le régime syrien veut attaquer les autres bastions de l'opposition.
Après la prise le 1er mars de Baba Amr, quartier rebelle de la ville de Homs (centre), les forces du régime mettent en effet la pression sur d'autres bastions de l'ASL, notamment à Rastane (20 km de Homs) déclarée ville «libre» depuis le 5 février dernier et bombardée régulièrement depuis.«Le peuple syrien, qui a fait échouer dans le passé les complots étrangers (...), a prouvé de nouveau sa capacité à défendre sa patrie et à construire une nouvelle Syrie à travers sa détermination à poursuivre les réformes parallèlement à la lutte contre le terrorisme soutenu par l'étranger», a affirmé hier le président Bachar AlAssad. Joignant l'acte à la parole, Bachar Al Assad a donné son accord le même jour aux forces syriennes pour lancer un assaut majeur sur la ville de Hirak dans la province de Deraa, berceau de la contestation dans le sud du pays, assiégeant au même moment une localité dans la province de Hama (centre).
Statu quo diplomatique et politique
«D'importantes forces militaires comprenant des chars et des véhicules de transport de troupes blindés ont pris d'assaut Hirak. Des explosions et des tirs nourris notamment de mitrailleuses lourdes sont entendus», a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), citant des habitants.
Les Comités locaux de coordination, qui animent la contestation sur le terrain, ont dénoncé un pilonnage à l'artillerie lourde visant les maisons et les mosquées, de même qu'une campagne de perquisition au cours de laquelle «les troupes ont brûlé des maisons, volé des biens et mené des arrestations arbitraires». Par ailleurs, «des chars et des véhicules de transport de troupes assiègent la localité de Tibet Al Imam dans la province de Hama», a indiqué la même organisation.
De leur côté, les autorités syriennes ont annoncé avoir saisi un avion de reconnaissance dans une usine d'armes à Baba Amr, quartier rebelle de Homs, a rapporté hier l'agence officielle Sana. «Les autorités compétentes ont saisi lundi à Baba Amr dans une usine d'armes un avion de reconnaissance semblable à ceux utilisés par Israël, ainsi que des caméras de surveillance, des roquettes RPG et des obus avec leurs systèmes de tir», a révélé la même source. D'autres sources indiquent également que les autorités syriennes ont arrêté près d'une vingtaine d'experts occidentaux spécialisés dans les guerres urbaines.
Au plan diplomatique, la situation demeure pour ainsi dire inchangée. Et il est peu probable qu'elle évolue durant les prochains jours. La raison ' La Russie, qui a déjà bloqué une condamnation de la Syrie par le Conseil de sécurité de l'ONU, a estimé hier que le nouveau projet de résolution de cette instance onusienne pour réclamer un accès humanitaire aux villes syriennes n'était pas équilibré, a averti le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Guennadi Gatilov. «Le nouveau projet américain de résolution de l'ONU sur la Syrie est une version légèrement modifiée du précédent document, auquel avait été opposé un veto. Il doit être équilibré de manière substantielle», a-t-il déclaré sur son compte Twitter. Le Conseil de sécurité de l'ONU est saisi d'un nouveau projet de résolution sur la Syrie, réclamant un cessez-le-feu humanitaire, selon le ministère français des Affaires étrangères. Les discussions à New York sur ce projet se sont ouvertes la semaine dernière.