Algérie

Après la hausse importante du prix du baril de pétrole



L?Opep se réunit à Riyad Le troisième sommet des chefs d?Etat des pays de l?Organisation des pays exportateurs de pétrole s?ouvre aujourd?hui dans la capitale saoudienne, Riyad. Il doit durer deux jours. Après Alger en 1975 et Caracas en 2000, l?organisation tient sa troisième réunion au niveau des chefs d?Etat en 47 ans d?existence. Lors du dernier sommet de Caracas, les chefs d?Etat avaient convenu de se réunir régulièrement. L?Opep est renforcée cette année avec deux nouvelles adhésions. Celle de l?Angola au mois de janvier dernier et celle de l?Equateur qui doit réintégrer l?organisation à l?occasion de ce sommet. Ainsi, après l?Angola l?année dernière, l?Equateur s?apprête à renforcer les rangs de l?Opep. Bien que dans son cas, c?est plutôt un retour au bercail après dix-neuf années d?absence. L?Equateur avait déjà rejoint l?Opep en 1973 avant de la quitter en 1992 dans l?incapacité de produire selon son quota. En effet, l?une des conditions pour être membre de l?organisation, c?est la capacité d?exporter du pétrole. L?adhésion de l?Equateur devrait se faire lors de ce 3e sommet des chefs d?Etat des pays membres de l?Opep. La réunion des chefs d?Etat a été précédée d?une réunion au niveau ministériel, jeudi et vendredi. Une réunion au cours de laquelle l?Opep a répondu officiellement à la demande d?augmentation de la production formulée par plusieurs pays et organisations, notamment l?Agence internationale de l?énergie et les Etats-Unis. La dernière en date émane du secrétaire d?Etat américain à l?Energie, Samuel W. Bodman, qui a demandé mardi dernier à l?Organisation des pays exportateurs de pétrole d?augmenter sa production. De son côté, l?Agence internationale de l?énergie a estimé que la récente hausse des prix du pétrole, qui ont frôlé 100 dollars le baril la semaine dernière, a commencé à peser sur la demande mondiale pour laquelle elle a revu à la baisse ses prévisions. La réponse de l?Opep a été confirmée officiellement lors de la réunion des ministres. Le sommet des chefs d?Etat n?a pas pour habitude de se concentrer sur les problèmes conjoncturels mais sur les questions stratégiques. L?examen des questions relatives à la situation actuelle du marché se fera lors de la conférence extraordinaire qui se tiendra à Abu Dhabi aux Emirats arabes unis le 5 décembre. Le ton a été donné mercredi à la veille de la réunion des ministres par le secrétaire général de l?Opep, Abdellah Al Badri, qui a déclaré qu?une augmentation de la production n?était pas nécessaire actuellement parce qu?il y avait suffisamment de pétrole brut sur le marché. « En ce moment, franchement nous ne voyons pas le besoin de mettre davantage de brut sur le marché », a déclaré M. Badri dans une conférence de presse à Riyad. Ajoutant : « Il y a beaucoup de pétrole sur le marché. Il n?y a pas de pénurie de pétrole. » Toutefois, il n?a pas écarté l?examen de la question lors de la conférence extraordinaire du 5 décembre. En réalité, l?Opep se retrouve devant un dilemme. Même si elle considère que la hausse des prix actuellement pourrait avoir un impact négatif sur la demande mondiale et provoquer une chute de cette dernière qui se répercuterait sur les prix, elle redoute aussi l?impact d?une augmentation de la production qui provoquerait elle aussi une chute des prix en cas de recul de la demande aux Etats-Unis. Dans la mesure où l?économie américaine n?a pas encore digéré la crise des subprimes. La veille déjà, soit mardi, les ministres algérien et qatari avaient écarté l?examen de la question de la production lors du sommet de Riyad. Mardi, le ministre saoudien du Pétrole, Ali Al Nouaimi, avait aussi déclaré qu?il n?y aura absolument pas de discussions sur un approvisionnement à court terme lors du sommet qui se concentrera sur une stratégie à long terme. Hier vendredi, en marge de la réunion des ministres, le ministre algérien Chakib Khelil, qui doit assurer la présidence de l?Opep à partir du 1er janvier 2008, a encore été plus catégorique en déclarant que les cours du pétrole allaient baisser au second trimestre de l?année prochaine, écartant ainsi même une augmentation de la production lors de la réunion du 5 décembre. « Nous avons assez d?approvisionnement pour le moment », a-t-il déclaré en ajoutant que la récente hausse des prix a été provoquée par des tensions géopolitiques. Selon le secrétaire général de l?Opep, le sommet des chefs d?Etat va se concentrer sur la question du raffinage, sur l?approvisionnement à long terme, sur l?économie et sur la croissance. Pour le ministre algérien, la déclaration du sommet, qui devait être finalisée par les ministres hier, va s?articuler autour de trois grands axes, la stabilité à long terme du marché du pétrole, la création d?un fonds international pour le développement et un appel en direction des pays industrialisés en faveur de la séquestration du dioxyde de carbone pour limiter l?émission des gaz à effet de serre.
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