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Après l'échec de son exploitation: Le parking à étages de M'dina Djdida sera reconverti en centre commercial


? Enfin le retour au bon sens. A la raison même. Il aura fallu douze ans pour laisser tomber une idée défiant le sens commun. Et même les lois physiques. Celle d'un parking à étages en plein coeur du souk de M'dina Djdida. En 2017, sous l'ex-wali Cherifi, l'on a commis une erreur aussi pire que celle du départ : le maintien du R 5 dans sa fonction d'origine, un « parking silo ».Les arguments mis en avant par le chef d'exécutif d'alors étaient d'une impertinence qui n'avait d'égale que la légèreté du choix du site pour l'implantation de ce projet d'espace de stationnement en vertical. Opposant un niet à l'option de reconversion en centre commercial et soulignant l'irrévocabilité de sa décision de maintien de l'équipement public dans sa vocation première, l'ancien chef de wilaya était allé dans son plaidoyer au pied du bâtiment vitré jusqu'à évoquer le principe de continuité de l'Etat. Estimant que tout autre usage qui pourrait être fait de cet ouvrage que celui d'un parking serait un énorme gâchis, il a eu le génie de réduire la problématique d'accessibilité en une équation basique : « structure entrée sortie = parking ». Bien évidemment, le problème n'est pas aussi linéaire que cela. C'est bien plus complexe. Même s'il était venu avec des « a priori » et des solutions « théoriques » pour ce dossier, l'ex-gouverneur de la ville devait se rendre à l'évidence après que son escorte a eu mille peines à s'ouvrir un chemin au point de visite, le parking, allant jusqu'à emprunter la voie du tram en aller - retour. Au lieu de cela, il a continué à défendre opiniâtrement son principe de « pas de changement », ordonnant sur place aux responsables du projet d'accélérer le reste à réaliser, dont l'installation des différents équipements. Le lendemain, deux panneaux d'indication entrée / sortie ont été plantés sur le boulevard commerçant Mascara, les deux ruelles d'entrée et de sortie de l'équation parking ayant été trouvées dans l'intervalle. Evidemment, ce sont deux venelles englouties par le bazar de bric-à-brac à l'image de tout le périmètre de M'dina Djdida. Le surlendemain, invité à un forum, sujet d'actualité obligeant, le même wali a annoncé la décision d'autogestion du futur parking à étages par le truchement de l'Epic de wilaya « Ermes Oran ».
2017: MAINTIEN DU PROJET ET PERSISTANCE DANS L'ERREUR
On avait jugé a priori concluante la nouvelle expérience de cet établissement public spécialisé dans la réalisation et la maintenance de l'éclairage et de la signalisation dans le créneau de parking, avec à la clé la concession à son profit des aires de stationnement des Andalouses et de Bousfer-plage. Mais le problème, dans le cas de M'dina Djdida, n'était jamais d'ordre gestion. Ni de qui ni de comment pour la gestion de cette structure. Le problème, le vrai, et le seul d'ailleurs, c'était dans le parking lui-même. Et si cette rétrospective vers 2017 a été faite ici, c'est parce que c'était à cette année-là où a eu lieu l'entérinement de la décision du maintien de l'intitulé du projet et la mise en route du processus de son parachèvement, avec le dégagement de fonds pour cela s'entend. Peut-on mettre cet acte de gestion « hâtif », à tout le moins, sur le compte de la volonté de préservation d'un acquis d'utilité publique de première importance en termes de priorité pour la wilaya. Certes. Mais l'acte n'est pas sans conséquences : quatre années perdues et d'importantes dépenses budgétaires (pour l'achèvement du projet, réalisation et équipement), sans compter les procédures techniques et administratives. Or, il n'est jamais trop tard pour se corriger. Ainsi, la wilaya vient de mettre croix sur ce projet de parking à étages en tant que tel et de rectifier le tir par la validation de l'alternative en de sa reconversion en centre commercial. L'annonce en a été faite récemment par le DAL, questionné à ce sujet par un journal confrère. Le directeur de l'Administration locale a en effet affirmé, en substance, que l'emplacement inadéquat de cet équipement de stationnement en vertical en plein milieu d'un grand marché est à l'origine de cette décision de reconversion, précisant que l'EPIC Ermeso n'a jamais pu passer à l'exploitation de ce parking.
QUATRE ANS POUR REVENIR AU BON SENS
La mi-août 2017, on écrivait dans ces mêmes colonnes que « la décision de transformer le parking à étages de M'dina Djdida en centre commercial n'est pas impertinente, comme on est tenté à le penser à première vue. Au contraire, c'est une idée pragmatique et une option réaliste qui répond à la situation. La vraie mauvaise décision, elle a été commise onze ans plus tôt, en 2006, avec ce projet surréaliste d'un parking silo en plein coeur du souk de M'dina Djdida ». Fait plus qu'étonnant, on ne s'est rendu compte de l'histoire des voies d'accès qu'une fois la structure du parking montée, à coups de 100 milliards.
On a enfin réalisé, au moment où l'ossature métallique du bâtiment était déjà bien en place et n'attendait que son revêtement, que ça ne pouvait pas marcher à cause des impénitents marchands ambulants qui obstruaient toutes les venelles, trottoir et chaussée. Alors qu'on n'avait en fait même pas besoin d'études d'opportunité et de faisabilité, mais juste d'un brin de bon sens, pour laisser tomber au départ cette bien mauvaise idée. En 2005 - 2006, le contexte de la gestion locale était marqué par un discours, assez démagogique, porté vers l'ouverture de l'investissement dans la réalisation de parkings à étages en prévision du projet du tramway d'Oran, comme remède au problème casse-tête du stationnement dans la ville, de plus en plus étouffée par son parc automobile. On voulait donc se conformer, coûte que coûte, aux mesures et dispositifs préconisés par l'étude du projet du tram, qui suggérait entre autres la création de lieux de « stockage » automobile dans des endroits déterminés en fonction de son tracé, notamment.
En bon élève, la wilaya s'est ainsi engagée à réaliser trois parkings à étages, qui devaient être sa propriété une fois achevée, ceci alors que six autres structures étaient programmées dans le cadre du programme complémentaire de soutien à la croissance économique pour la période 2005 - 2009.
On devra se contenter des trois parkings « publics », c'est-à-dire mis sur pied par la wilaya. En effet, le processus d'ouverture du créneau à l'investissement privé a fait long feu un appel, puisque l'appel à manifestation d'intérêt plus l'avis d'appel d'offres, lancés en 2006, pour la construction de 6 parkings à étages ont été déclarés infructueux faute d'investisseurs intéressés. Pas plus que les mesures incitatives dans le cadre de l'ex-Calpiref pour rabattre les investisseurs vers ce segment, ceux-ci préférant en général la promotion immobilière et les centres commerciaux.
ON NE SE REND COMPTE DE L'EVIDENCE QU'A LA FIN
A ce jour, l'on ne sait ni comment ni pourquoi le choix du site pour la réalisation de l'un des trois parkings lancés par la wilaya, celui qui devait être implanté au centre-ville, a porté sur l'ancienne minoterie de M'dina Djdida.
On sait seulement que le terrain était au centre de toutes les convoitises et que pour éviter qu'il n'aille ailleurs, les autorités locales y ont élu domicile pour leur parking via une petite transaction foncière au nom de l'utilité publique. Mais est-ce une bonne raison pour ériger un parking à étages (n'importe où) ' La réponse par la négative va de soi d'autant que, dans le cas d'espèce, il y a eu lors de la réalisation beaucoup de travaux supplémentaires non prévus par l'étude (l'entreprise BATEMCO man'uvrait sur un terrain « miné » à cause des caves et autres silos souterrains ainsi que les risques des travaux d'excavation et de terrassement sur le pourtour du chantier) et donc, forcément, des avenants en augmentation qui ont alourdi davantage la facture, qui a atteint au final le chiffre de 100 milliards.
Et ce n'est qu'en 2014, c'est-à-dire avec un retard de plus de sept années, que ce parking à étages a été achevé. Il ne servira jamais en tant que tel, puisque la décision, presque forcée, de le transformer en marché de l'habillement, de cosmétiques et tout ce qui va avec - pour rester dans le même registre d'activité ambiante de M'dîna Djdida - a été prise par les autorités locales. Et au lieu et à la place d'un parking à étages de 3.000 véhicules, mal placé, on a eu droit à un centre commercial de 82 locaux.
En fait, les travaux de modification n'ont porté que sur les étages supérieurs de cet édifice en R 5, puisque le rez-de-chaussée était dédié à l'origine aux commerces, au nombre d'une trentaine de box, entre 16 et 20 m2.
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