Algérie

Après l’attentat contre l’ONU à Alger



Les détails du rapport de Lakhdar Brahimi Le Groupe d’experts indépendants sur la sûreté et la sécurité du personnel et des locaux des Nations Unies dans le monde entier, présidé par Lakhdar Brahimi, a présenté son rapport intitulé «Vers une culture de la sécurité et de la responsabilité» au Secrétaire général, le 9 juin 2008, selon un communiqué de la porte-parole de Ban Ki-Moon. La même source a pré-cisé que le groupe était composé du colonel Paolo Coletta, du corps des Carabinieri d’Italie, du brigadier-général Elsayed Ibrahim El-Sayed Mohamed El-Habbal, du Service national égyptien de sécurité, d’Anil Kumar Gupta, ancien responsable du Service de la police indienne, de l’Ambassadeur Ümit Pamir, ancien fonctionnaire du Service diplomatique turc, du major (retraité) Thomas Boy Sibande, de la Force sud-africaine de défense nationale et de Margareta Wahlström (Suède), ex-sous secrétaire générale aux Affaires humanitaires (également secrétaire du Groupe). Ils étaient secondés par un petit secrétariat.Selon le communiqué, «le Groupe a attiré l’attention sur les questions stratégiques vitales s’agissant d’assurer et de renforcer la sécurité du personnel et des locaux des Nations Unies et sur l’évolution des menaces et risques auxquels ils sont soumis». Durant ses travaux, le Groupe s’est rendu dans plus de 20 villes sièges et lieux d’affectation hors siège, a rencontré des représentants des États membres, des chefs de département du secrétariat, des chefs de secrétariat d’institutions, fonds et programmes et des fonctionnaires, nationaux comme internationaux. Le Groupe a estimé que «si aucune organisation ne pouvait assurer totalement la sécurité de son personnel et de ses locaux, les conditions de sécurité pouvaient et devaient, en ce qui concerne l’Organisation des Nations Unies, être constamment améliorées». En effet, d’abord la tragédie survenue à Baghdad en août 2003 avait amené les États membres, le Secrétaire général ainsi que les institutions, fonds et programmes à se pencher sur les nombreuses carences et lacunes. «Des progrès notables avaient été réalisés, notamment grâce à la création en 2005 du Département de la sûreté et de la sécurité qui aidait le système de gestion de la sécurité des Nations Unies à faire face de manière efficace aux très sérieuses menaces existant aux niveaux mondial et local». Toutefois, ajoute le communiqué, «l’attentat survenu le 11 décembre 2007 à Alger avait sérieusement éprouvé les nouveaux arrangements de sécurité et, selon le Groupe, le système dans son ensemble et des individus, au lieu d’affectation et au Siège, avaient été pris en défaut». Le Groupe «ne considérait pas qu’il pouvait ou devait assigner des responsabilités individuelles». Il relève néanmoins, dans son rapport, «de nombreuses preuves attestant que plusieurs fonctionnaires du haut en bas de la hiérarchie n’avaient, peut-être, pas réagi comme il fallait à l’attentat d’Alger, tant avant qu’après la tragédie». Pour cette raison, le Groupe a proposé la création d’un mécanisme indépendant qui évaluerait la responsabilité des individus et bureaux concernés afin que des mesures puissent être prises, le cas échéant, contre les intéressés. Le Groupe estime qu’un tel mécanisme contribuerait à rétablir la confiance et le moral au sein du personnel.   Les recommandations de Lakhdar Brahimi Du reste, le Groupe indépendant présidé par Lakhdar Brahimi a examiné le système de gestion de la sécurité au siège de New York, au niveau des pays ainsi qu’au niveau de l’ensemble du système, et fait des recommandations détaillées dans chaque cas. Il a demandé qu’un examen de la stratégie, des résultats et des ressources dans le domaine de la sécurité soit mené régulièrement au sein du Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies pour la coordination. Il a, aussi, proposé qu’un groupe de hauts fonctionnaires se réunisse régulièrement pour donner des orientations générales en la matière et examiner la situation propre à certains pays. Ceci assurerait l’avènement, en la matière, d’une culture gestionnaire de la responsabilité et de l’initiative qui permettrait d’exécuter efficacement les programmes. S’agissant du rôle des États membres, le Groupe a recommandé que le Secrétaire général s’entretienne plus régulièrement avec eux au niveau politique pour promouvoir une meilleure compréhension des problèmes de sécurité. Il fallait notamment que les États membres signent et ratifient la Convention de 1994 et le Protocole facultatif de 2006 pour témoigner qu’ils étaient résolus à travailler en collaboration étroite avec l’Organisation dans ce domaine crucial de son activité. La nécessité de financer adéquatement et durablement les programmes visant à assurer la sûreté et la sécurité du personnel et des locaux des Nations Unies a été, également, soulignée. Ainsi, il a été demandé aux États membres d’étudier la meilleure manière d’intégrer le budget du Département de la sûreté et de la sécurité au budget ordinaire de l’Organisation et de faire des propositions à cet égard. On a aussi souligné qu’il fallait amener les pays donateurs à souscrire à un principe de bonne pratique -»pas de programme sans sécurité»- en application duquel les considérations de sécurité feraient partie intégrante de la programmation. Soulignant que le bien-être des fonctionnaires et des membres de leurs familles devait être considéré comme relevant aussi de la sécurité, le Groupe a estimé que le personnel des Nations Unies, d’une manière générale, n’était pas suffisamment informé de ses droits et obligations. Pour cette raison, il avait le sentiment d’un manque d’équité dans les conditions de travail entre les différentes catégories de personnel, en particulier entre les fonctionnaires recrutés au niveau national et les internationaux. Sur la question plus large de l’image de l’Organisation, le Groupe a estimé que la restauration de la crédibilité de l’Organisation des Nations Unies était une tâche qui incombait à toutes les composantes du système, à commencer par les États membres, dans le cadre de leurs débats à l’Assemblée générale, au Conseil de sécurité et dans d’autres organes, mais aussi dans d’autres instances et sur leur propre territoire. Pour le Conseil, les peuples du monde, au service desquels l’Organisation des Nations Unies travaille, attendent de l’Organisation des déclarations qui soient conformes à ses principes. Les déclarations, principalement celles de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité mais aussi celles du Secrétaire général, étaient toujours analysées en profondeur. Les États membres devaient répondre à ces attentes et démontrer que l’Organisation des Nations Unies était impartiale, juste et fidèle à ses principes. Les États membres devaient aussi être conscients de l’impact des décisions prises dans les organes intergouvernementaux sur l’image d’impartialité et de neutralité de l’Organisation et sur la sécurité du personnel et des biens des Nations Unies dans le monde entier. Amine B.



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