Algérie

Après l?annonce de la date du référendum




Les terroristes refusent l?offre de Bouteflika Quelques jours après l?annonce officielle de la date du référendum sur la charte pour la paix et la réconciliation, prévu le 29 septembre prochain, l?Algérie est de nouveau en proie à une recrudescence redoutée du terrorisme. Cette offensive intervient au moment même où Abdelaziz Bouteflika s?apprête à recueillir l?assentiment populaire. Bien qu?il soit prématuré d?affirmer que les groupes terroristes tournent a priori le dos à l?offre de paix du chef de l?Etat, la routine extrêmement sanglante de ces dernières semaines sonne comme un défi à la tentation, tantôt réconciliatrice, tantôt éradicatrice, du Président et rappelle, avec la force des armes, la nature sauvage de ceux que l?Etat supplie de revenir en société, avec la garantie d?effacer leur passé sanguinaire. Cela étant, les dernières incursions sporadiques des groupes islamistes, signalées au centre, à l?est et à l?ouest du pays, s?inscriraient logiquement dans le contexte de cette future consultation référendaire. Ces forfaits pourraient même signifier le rejet avec hargne de l?initiative présidentielle. Néanmoins, et au-delà de la détermination qui anime le président de la République, cette flambée terroriste pourrait constituer un frein, du moins psychologique, à la promotion, voire l?aboutissement de son projet. Et si les terroristes refusaient la main tendue, d?autant plus qu?ils sont les premiers concernés par le bénéfice de ce projet ? Cela équivaudrait à un coup d?estoc au « rêve bouteflikien » de faire entrer l?Algérie dans un scénario de sortie de crise. Ainsi, et comme pour faire savoir sa position par rapport à la charte pour la paix et la réconciliation, l?hydre intégriste n?a épargné, tout au long de ce dernier mois, ni civils innocents ni forces de sécurité. Le dernier attentat en date - celui du vendredi passé à Batna - a coûté la vie à 6 personnes, sauvagement assassinées. A Aïn Defla, au lieudit Fkina, ce sont 5 personnes, dont un vice-président de l?APC et des gardes communaux, qui ont trouvé la mort au détour d?un virage le 17 juillet. A la fin juillet, 2 gendarmes ont été tués et 4 autres blessés dans une embuscade tendue à Tidjelabine, dans la wilaya de Boumerdès. L?attaque a été perpétrée à l?arme lourde (heb-heb). Au début du mois d?août, ce sont 2 militaires et 1 citoyen qui ont perdu la vie dans une attaque contre un convoi militaire à Gouraya, dans la wilaya de Tipaza. Le 18 août, 3 personnes ont été exécutées par balle à Aïn Romana, une localité située à une vingtaine de kilomètres de Blida. Un autre policier a été tué et sa femme grièvement blessée dans un attentat à la voiture piégée à la plage de Zemmouri El Bahri. La recrudescence des attentats terroristes, avec leur lot de sauvagerie et de victimes, serait donc la preuve que les irréductibles, du GSPC notamment, n?ont aucune notion de la réconciliation ou du repentir, et qu?ils sont, comme toujours, animés de cette conviction, aussi morbide soit-elle, d?instaurer un Etat théocratique en Algérie. On serait tenté d?affirmer que ce ne sont pas quelques obscurs irréconciliables qui vont faire vaciller un rêve porté par l?ensemble du peuple. La réconciliation sera alors une démarche vaine si le sang des Algériens continue de couler. Et dans ce cas, aucune « charte » ne fera goûter au peuple le goût de la paix.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)