Algérie - Divers Agro-Alimentaire

Approvisionnement en matières premières : Des transformateurs laitiers lancent un cri d’alarme




La filière lait et produits dérivés est confrontée depuis le début de l’année à des difficultés d’approvisionnement en matières premières non subventionnées qui mettent «en danger la viabilité de son outil de production», a mis en garde, hier à Alger, le président l’Association algérienne des producteurs de boisson (APAB), Ali Hamani.

«Ces matières premières étaient importées sans aucun problème par le passé, mais depuis l’instauration du dispositif des licences d’importation, elles se sont malheureusement raréfiées. Cette raréfaction a empiré à partir du début de l’année 2018, conséquemment aux difficultés pour les transformateurs-industriels, d’obtenir les Dérogations sanitaires d’importation (DSI), comportant les quantités sollicitées», a affirmé le président de l’APAB lors d’une conférence de presse. Ces difficultés d’approvisionnement concernent uniquement la poudre de lait non subventionnée, constituée de lait à 0% et 26% de matières grasses ainsi que du cheddar, destinés à la production des laits entiers pasteurisés, des laits stérilisés, des laits stérilisés UHT, des yaourts, des fromages, du leben, du rayeb, du beurre, ect. Selon Ali Hamani, «lesdites DSI sont considérées, au sens de la réglementation en vigueur, comment étant des ‘‘licences d’importation automatiques’’ mais, par la force des choses, sont devenues des ‘‘autorisations sanitaires vétérinaires’’, quantitatives et limitatives, constituant un frein aux producteurs et investisseurs de la filière», alors qu’elles étaient habituellement délivrées sans aucune difficulté, sous le principe universel de l’évaluation du risque sanitaire vétérinaire.

Pour appuyer ses dires, Ali Hamani a souligné que les quantités en matières premières réellement attribuées aux producteurs n’ont jamais dépassé durant les 9 premiers mois 2018 les 40% des capacités réalisées et des quantités attribuées durant les exercices antérieurs (2015-2016-2017). Pour le 3e trimestre 2018, les quantités ont davantage reculé et n’ont pas dépassé la moyenne de 20% des besoins exprimés. Le président de l’Apab a également pointé du doigt les «inconvénients» des dérogations sanitaires. Il est question d’«absence de coordination» entre les ministères de l’Agriculture et du Commerce «empêchant ainsi l’évaluation des besoins réels de chaque opérateur, la traçabilité du produit et sa destination».

L’orateur a aussi dénoncé «l’absence de critériologie claire transparente et acceptable» au sujet de la répartition des quantités ou quotas des matières premières non subventionnées importées. «A contrario, des dérogations sont attribuées avec d’importantes quantités de lait non subventionné à divers importateurs versés dans la revente en l’état, alors que 80% des besoins du marché en produits laitiers sont satisfaits pas les entreprises de production de la filière», a-t-il fustigé. Les déboires de ces transformateurs laitiers ne s’arrêtent pas là, puisqu’ils sont contraints de désigner un port de réception de la matière première importée, ce qui, selon le conférencier, «empêche toute flexibilité pour décharger dans n’importe quel port ou port sec algérien de leur choix, offrant de meilleures conditions de contractualisation».

En outre, «le délai de validité limité à trois mois, avec d’éventuelles prorogations d’un délai ne dépassant pas les 10 jours maximum ne permet pas aux bénéficiaires des SDI d’avoir le temps de formaliser et de concrétiser leurs opérations d’importation, au risque de dépasser la date d’échéance et de devenir caduques», a-t-il fait savoir. Face à cette situation, l’APAB a saisi les services du Premier ministère par trois requêtes depuis le début de l’année 2018. Alors que certaines lignes de production sont déjà à l’arrêt et le risque d’une pénurie de produits s’accroît, le ministère de l’Agriculture, lui, n’a pas daigné répondre aux missives de l’APAB et des transformateurs-laitiers. Ces derniers réclament la mise en place d’un protocole de répartition «équitable» des quotas, l’octroi d’un délai de validité de 12 mois aux dérogations sanitaires d’importations et la suppression de désignation du port de réception du produit, selon Ali Hamani.




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