Algérie



Une fin de session tumultueuse Ouverte au c?ur de la fièvre électorale, le 3 mars 2004, à plus d?un mois de la présidentielle, la session parlementaire du printemps, qui prendra fin aujourd?hui, est la plus courte en termes d?activités. Engagés pour la plupart dans la bataille électorale aux côtés de leurs candidats, les députés se sont éloignés, aux yeux des observateurs, de leur mission pour laquelle ils ont été élus. Affectée par la crise du FLN, parti majoritaire, l?APN a été « détournée » de son rôle premier, en devenant le théâtre de luttes claniques et électoralistes. Quatre mois et demi plus tard, la session du Printemps de cette assemblée tire à sa fin. Quel en est le bilan ? Les points de vue diffèrent. Certains groupes parlementaires estiment que le bilan est « positif », d?autres, en revanche, ont un avis contraire. Pour le chef du groupe du FLN, Ayachi Daâdoua qui a succédé à Abbas Mekhalif, le bilan est « positif ». « Cette session a été caractérisée par le traitement d?un nombre important de projets de lois qui ont été bloqués durant des années », a-t-il souligné. Pour exemple, il cite l?adoption du statut des magistrats qui traînait depuis 1999. Miloud Chorfi, chef du groupe du RND, trouve que « l?assemblée a connu durant cette session un bouleversement dans ses structures, traduit par la démission de Karim Younès de son poste de président ». Cependant, M. Chorfi considère que « le bilan de ladite session est positif étant donné que le nombre de lois votées est signifiant ». Le chef du groupe du MSP, Fatah Guerd, se montre plus nuancé : « La session a été à moitié politique, et les députés ont été préoccupés plutôt par la présidentielle ». Loin d?être critique, M. Guerd estime « acceptable » ce qui a été réalisé durant cette période. Selon lui, l?élection d?un nouveau président de l?assemblée a donné « un second souffle à notre mandat, car ce dernier est issu de l?Alliance présidentielle ». Pour le chef du groupe d?El Islah, Miloud Kadri, « cette session est pleine d?activités », en relevant un « blocage » au niveau des commissions d?enquête. Selon lui, les quatre commissions d?enquête installées juste après l?ouverture de la session, et qui avaient un délai de six mois pour rendre leurs résultats, étaient en souffrance dès le départ. Basculement Leur installation était intervenue suite à la demande des groupes parlementaires d?El Islah et du FLN version Benflis, ce qui a fait que les autres formations n?ont pas voulu les intégrer. Mais l?adhésion des députés à ces commissions n?a pas duré longtemps, explique M.Kadri, car après la « chute » du front de Benflis, la majorité FLN au sein du Parlement a basculé dans « le camp du Président ». M. Kadri relève également un « retard » dans le calendrier des activités. D?après lui, les projets de lois relatifs au code de la famille, au statut de la Fonction publique et aux modalités de fonction des communes devaient être débattus avant la clôture de cette session. Mais le chamboulement du calendrier lié à l?« interruption » de l?activité pendant la campagne électorale ne « l?a pas permis ». Djeloul Djoudi, chef du groupe du Parti des travailleurs (PT), juge « négatif » le bilan de cette session du fait que « les lois qui ont été votées, si elles ne mettent pas en péril l?économie nationale, ne répondent pas aux aspirations des citoyens ». Le RCD, qui ne siège pas dans cette assemblée, estime que « l?intérêt politicien a pris le dessus » au détriment de l?activité parlementaire. « L?élection présidentielle a amoindri le rôle de l?APN et l?a réduit à sa portion congrue. L?assemblée a subi les soubresauts de la scène politique » , indique, Djamel Ferdjellah, vice-président de ce parti. Pour le MDS, « elle pose plus de problèmes qu?elle n?en résout ». « C?est une assemblée qui n?existe quasiment que par les crises qui l?agitent », a souligné Yacine Tiguia, chargé de la communication.

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