Algérie

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On a déjà évoqué dans une précédente chronique le «printemps israélien». Apparemment, l'affaire du manifestant qui s'est immolé par le feu samedi dernier, enfle à l'image d'une vague sous la coupe d'un vent de l'Est.
Des centaines de personnes sont descendues dans les rues de Tel-Aviv, en signe de solidarité avec lui. Des défilés de solidarité ont également eu lieu, à Beit-ol-moghadas, à Haïfa et à Bershewa. «Le gouvernement israélien m'a tout volé et il m'a abandonné à mon sort», a-t-il dit, avant de s'immoler. Par ailleurs, la revue américaine Forbes dénonce l'inaction et le silence criminel des Occidentaux, face à la répression sanglante de la protestation, en Arabie Saoudite... «Alors que l'Occident met tout son zèle à dénoncer la violation des droits de l'Homme en Syrie, à défendre l'avènement de la démocratie, dans ce pays, il continue à soutenir le régime saoudien, l'un des plus violents, les plus cruels, qui ait existé sur terre depuis 80 ans». C ela dit, au même titre, les manifestations en Israël sont généralement passées sous silence par des chaînes habituées jusque-là à vomir leur venin propagandiste pour empoisonner l'opinion. Ainsi, France 24, Al-Jazeera, et Al-Arabia, qui se sont délectées au cours de leurs campagnes de désinformation concernant la Libye et maintenant la Syrie, semblent frappées de cécité et d'aphonie sur les crimes à huis clos au Bahreïn et sur l'embrasement d'Israël. A ce sujet, Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères, pourrait également évoquer en passant ces états de faits au lieu de se donner du fil à retordre avec l'éventuel «joueur remplaçant» de Bachar Al Assad. Selon les récentes déclarations de ce ministre, les grandes puissances préparent, déjà, l'après-Al Assad. Elles ont même réfléchi à trouver un successeur au président syrien, au mépris de la souveraineté du peuple. Chaussures, bagages et valises de luxe. Voilà quelques-uns des articles que les Vingt-sept ont placé sous embargo, à travers la énième vague de sanctions contre Damas. On aurait presque envie d'en rire (on avait, en effet, cru comprendre que les dirigeants européens souhaitaient la fuite du président syrien), si la situation n'était si tragique. Cette énumération surréaliste (figurent également cigares, caviar, eau de vie et bijoux...) illustre l'insondable suffisance qui domine à Bruxelles, où l'on semble considérer Bachar al-Assad comme une marionnette s'accrochant au pouvoir, pour le plaisir de «massacrer son propre peuple» entre deux orgies. En tout cas, on peut être rassuré sur un point : la propagande de guerre n'a rien perdu de son allant. Ainsi la BBC (modèle de rigueur journalistique, dit-on) a-t-elle mis à la une de son site la photo d'un massacre syrien... prise quelques années plus tôt, en Irak. Quant à la tuerie de Houla ' des familles entières achevées à l'arme blanche ' qui a été présentée comme un «tournant dans l'horreur», ses auteurs ne semblent pas être les affidés du président, mais bien ses adversaires armés ; c'est en tout cas ce qu'indiquent les indices et témoignages recueillis par un reporter chevronné, et publiés dans le quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung , qui ne passe pas pour être un suppôt du Président Assad. A moins que les studios de la Metro-Goldwyn-Mayer ne veuillent prendre le relais...
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