Algérie - Revue de Presse

50 ans après, la puissance colonisatrice ne reconnaît toujours pas ses crimes



Quand la France torturait en Algérie La France coloniale s?est particulièrement distinguée dans les méthodes avec lesquelles elle a eu recours à la violence. Des méthodes qui n?avaient rien à envier à celles des troupes nazies durant l?occupation allemande de l?Europe. Rafles massives, exécutions sommaires, représailles à l?encontre des populations civiles, camps de regroupements et torture pratiquée de manière systématique par des militaires qui avaient déjà fait leurs preuves en Indochine, et ce, au détriment des conventions de Genève.Là aussi on peut citer à l?envie les cas de violations de masse des droits les plus élémentaires des personnes physiques. Comme ce fut le cas par exemple le 28 novembre 1956 à Cherchell, selon le témoignage rapporté par Mustapha Saâdoune qui, après le démantèlement des combattants de libération dans la région du Chéliff et leur dissolution par le PCA, avait rejoint le Front de libération nationale et intégré l?Armée de libération nationale. Celle-ci avait des difficulté à s?implanter dans la région où le bachagha Boualem, fort de ses 400 harkis, traquait tous les éléments nationalistes (cf, l?entretien avec M. Saâdoune) et n?avait pas, du moins vers la fin de l?année 1956, l?initiative sur le terrain contrairement à la situation en Kabylie ou dans les Aurès par exemple où l?armée française était soumise quotidiennement à un harcèlement continu. Mais toujours est-il que le 27 novembre 1956, l?ALN mène une action militaire en tuant deux colons de la région : Jean Forti et Jules Maitre. Le lendemain, la répression s?abat sur la population civile. Dès le matin, les militaires français procèdent à l?arrestation d?hommes de tous ages et les conduisent près du domicile de la famille Saâdoune probablement dénoncé par quelque mouchard et dans le but évident de représailles en exécutant en masse les prisonniers, une soixantaine environ. Mais au moment de les fusiller tous, les militaires français se ravisèrent et choisirent neuf victimes qui furent abattues froidement sur-le-champ et près du lieu de regroupement. Il s?agit essentiellement de Saâdoun Hamoud, Hocine et Nourredine, Bahria Mohamed, Dadou M?hammed, Riad Abdelkader, Chemli Mohamed, Chemli Abdelkader et Sargen Mouloud. Le lendemain de ce jour funestes, alors que la population s?apprêtait à enterrer les victimes, les militaires français et leurs supplétifs harkis ont voulu rééditer « l?exploit » de la veille et procédé à un bouclage des alentours du cimetière avec l?intention d?effectuer une rafle massive de la population qui assistait à l?inhumation des otages exécutés par l?armée. Fort heureusement, les gens qui devaient assister à l?enterrement échappèrent de justesse au massacre qui les attendait. Quelqu?un avait actionné dans la journée peu avant l?heure prévue pour l?inhumation la sirène du couvre-feu pour donner l?alerte. Les neuf victimes ne furent finalement enterrées qu?après l?alerte et le départ des militaires et des harkis. Mais ceux-ci revinrent peu de temps après dans le même quartier et prirent encore une fois deux otages chez les Saâdoune, deux ouvriers agricoles qui travaillaient sur leurs terres. Hamoud Amar et Izeroukène Badji furent ainsi froidement assassinés devant tout le monde. Plus tard, ce furent les frères Youcef Khodja qui périrent de la même façon et payèrent ainsi de leur vie l?engagement de leur aîné Abderrahmane qui se trouvait au maquis. D?autres otages encore plus nombreux, souvent anonymes, furent assassinés par l?armée française dans les mêmes conditions. Mais le plus surprenant, c?est que depuis l?Indépendance les autorités locales et officielles n?ont jamais rendu hommage à ces martyrs et encore moins commémoré les dates de leur exécution par l?armée coloniale. Plus grave, aucune stèle, ni plaque commémorative n?a été apposée sur les lieux de ces crimes colonialistes pour la mémoire et pour la reconnaissance du sacrifice de ces Algériens. Comme on peut donc le constater, on retrouve dans la manière avec laquelle la France de la quatrième et de la cinquième Républiques toutes les composantes de ce qui constitue un véritable génocide contre le peuple algérien. Et sans doute la raison pour laquelle des voix se sont élevées depuis l?Indépendance de part et d?autre de la Méditerranée pour demander de la France officielle un acte de repentance pour ce qui a été commis au nom du peuple français contre les Algériens durant la guerre pour l?indépendance.
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