Algérie - Revue de Presse

Annoncé vendredi, l?aïd el adha ce jeudi


Revirement troublant des autorités religieuses LAïd El Adha sera célébré jeudi 20 janvier, a annoncé hier le ministère des Affaires religieuses et des Waqfs dans un communiqué. Un premier communiqué, rendu public il y a quelques jours, avait fixé le jour de l?Aïd au vendredi 21 janvier « sur la base de rapports des commissions d?observation du croissant lunaire de plusieurs wilayas faisant état de l?impossibilité d?observer lundi 10 janvier le croissant de dhou el hidja ». Les rapports des wilayas de Bouira et d?El Oued ont affirmé que le croissant lunaire a été observé et que le mardi 11 janvier correspondant au 1er dhou el hidja. Aussi l?Aïd El Adha sera célébré le jeudi 20 janvier 2005 correspondant au 10 dhou el hidja 1425, précise le communiqué-correctif, ajoutant que le regroupement sur le mont Arafat aura lieu mercredi 19 janvier correspondant au 9 dhou el hidja. Le ministère des Affaires religieuses et des Waqfs avait, rappelle-t-on, annoncé mercredi dernier que le croissant lunaire n?avait pas été observé et que l?Aïd El Adha devait être célébré le vendredi 21 janvier correspondant au 10 dhou el hidja. Ainsi, après la polémique sur le début et la fin du croissant lunaire qui détermine le premier jour et le dernier jour de Ramadhan, on s?achemine vers une autre polémique sur l?Aïd El Adha. Ni les calculs scientifiques ni l?observation empirique de la lune ne semblent pouvoir mettre d?accord les différentes instances religieuses nationales. On distingue ainsi ceux qui optent pour la ligne de l?Arabie Saoudite, détentrice de la légitimité symbolique par la présence sur son sol de nombreux lieux saints, dont La Mecque, et ceux qui font leur propre choix, selon des institutions officielles. Il faut savoir dans ce contexte que l?Aïd El Adha sera célébré le 20 janvier en Arabie Saoudite, après l?annonce faite par le Haut Conseil de la justice en Arabie Saoudite, l?instance chargée de déterminer l?observation de la lune signifiant le début du mois du jeûne de Ramadhan, l?Aïd El Fitr et l?Aïd El Adha. Le mois lunaire de dhou el hidja, durant lequel les musulmans doivent effectuer le pèlerinage annuel à La Mecque, a commencé mardi, indique un communiqué du Haut Conseil diffusé par l?agence officielle SPA. L?ascension du mont Arafat, temps fort du pèlerinage, doit par conséquent avoir lieu le 19 janvier et l?Aïd El Adha, fête du Sacrifice (qui commémore celui d?Abraham), sera célébré le lendemain, indique le communiqué. Dans un communiqué diffusé mercredi dernier, le Haut Conseil de la justice en Arabie Saoudite avait annoncé que l?ascension du mont de Arafat sera le jeudi 20 janvier et l?Aïd El Adha célébré le lendemain. Le Conseil français du culte musulman (CFCM), l?instance nationale représentative de l?Islam, a annoncé mercredi que l?Aïd El Kebir, principale fête de la religion musulmane, sera célébré le vendredi 21 janvier en France. Le Maroc célébrera également cette fête le 21 janvier. Ces annonces et rectificatifs ont semé le trouble dans l?esprit des croyants et abouti à une désorientation générale. La « oumma islamique », écartelée entre le sacré et le profane, se retrouve ainsi divisée et en proie à de faux dilemmes. Cette situation s?explique en partie par l?absence de penseurs et de théologiens éclairés capables de nourrir un tel débat. Les rivalités de clochers prennent le dessus sur les réflexions. Le leadership religieux traditionnel de l?Arabie Saoudite est difficilement contestable à telle enseigne qu?à la moindre décision d?ordre religieux, les instances du culte algérien choisissent les interprétations théologiques de ce pays. Son influence sur l?Algérie est incontestable. Le prestige que tire l?Arabie Saoudite de son rôle religieux est incontestable : elle en use avec habileté, en particulier dans les querelles politiques. Un autre point accentue la confusion en Algérie : l?absence des élites religieuses contrairement à d?autres pays tels que l?Egypte (El Azhar) et la Tunisie (la Zitouna) qui ont leur mot à dire quand il s?agit de problématiques liées à la religion. Face à ces confusions de valeurs et de repères, l?Algérie ne semble pas être à même de décider des jours de Ramadhan ou de l?Aïd. En hésitant à adopter des règles scientifiques sous prétexte qu?il faut se conformer aux hadiths, notre pays n?est pas près de sortir de « la nuit du doute ». Loin des querelles et des interprétations, les musulmans s?apprêtent à célébrer cette fête dans l?allégresse. La fête du mouton, comme l?appellent certains, ne sera pas gâchée pour autant...
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