Algérie

Annaba-Plages de Chetaïbi, Calme et volupté




Malgré l’inexistence d’une infrastructure routière, estivants et touristes se bousculent sur le littoral de la commune de Chetaïbi, 70 km du chef-lieu de la wilaya de Annaba. Cette côte, baptisée par les occidentaux « plus belle baie du monde », mérite le voyage.
Aujourd’hui totalement sécurisée, rien ne vient perturber les vacanciers lesquels, ces quatre dernières années, sont de plus en plus nombreux à y séjourner durant les trois mois de l’été. Là, il n’y a ni nuisance ni délinquants ou criminels. Chetaïbi est une localité du bout du monde aux eaux cristallines, où le sable des plages jusqu’à Sidi Okacha est fin comme de la farine, où le chemin et le temps s’arrêtent. Il n’y a pas d’hôtel. Les restaurants et les fast-foods se comptent sur les doigts d’une main. Dans cette baie, à l’ouest de Annaba, crabes, oursins et poissons abondent. Ainsi est Chetaïbi d’aujourd’hui, vielle et jeune en même temps. Celle qui joue les belles endormeuses avec ses sables d’or, qui épousent le maquis proche, est en train de renaître. Des investisseurs étrangers s’y intéressent et des projets de réalisation de complexes hôteliers s’élaborent et sont prêts à être concrétisés. La route qui mène à Chetaïbi via oued El Annab, oued Zied ou Berrahal, Tacha, en passant obligatoirement par Tréat et aïn Abdallah, est une large bande de bitume. Une autoroute, qui ressemble à une longue balafre faite dans la montagne escarpée de l’Edough, est à l’origine d’une grande disponibilité en moyens de transports en commun et de taxis. Les Chetaïbis savent que leur commune a des potentialités minières et touristiques fabuleuses encore inexploitées. Mer aux eaux cristallines favorables à la plongée sous-marine, croisières en bateau, randonnées pédestres ou même équestres, riches en faune et en flore sous-marines, bien pris en main par les investisseurs, la commune offre toute une gamme de loisirs. Abdelhak Benmahrouf, le comédien, ne s’est pas trompé en y installant au lieudit la fontaine romaine, un immense camp de toiles. A des prix très étudiés et défiant toute concurrence, il est le seul sur toute la côte de Chetaïbi à mettre à la disposition des vacanciers toutes les commodités (eau courante, électricité, restauration). Durant l’été, Chetaïbi s’anime et sa population, riche de quelque 20 000 âmes, bouscule ses habitudes pour offrir à ses hôtes le nécessaire pour passer d’agréables vacances. Ils viennent de toutes les régions de l’intérieur du pays, de celles du Sud, ainsi que de différents pays d’Europe. Quotidiennement, ses plages ressemblent à un ciel étoilé tant les tentes et parasols sont nombreux. Ainsi la baie ouest, plus bas sur les multiples plages au sable d’or, comme à Sidi Okacha une plage à quelques kilomètres plus loin, on y trouve calme, volupté, les rayons de soleil pour bronzer, la mer pour pêcher, les grottes pour s’isoler et la montagne voisine où foisonne le gibier. La pêche avec l’agriculture et les mines forment les richesses de cette commune enclavée. Avant que n’intervienne, le début des années 1990, la pêche était talonnée par le tourisme qui représentait 10% des recettes de la commune. Ce dernier secteur reprend du poil de la bête avec le retour des estivants et des touristes avides de découvertes, d’évasion, d’aventures ou, tout simplement, des plaisirs de la mer.

Djenane El Bey, une invitation au voyage

A quelques dizaines de kilomètres de Chetaïbi, blotti au pied de l’Edough, la plage de Djenane El Bey est une invitation au voyage. C’est un lieu qui a exalté les artistes peintres à une certaine époque car il comprend tout : le dépaysement, le rêve, l’ivresse du départ vers de nouveaux horizons. Cette plage large et d’un kilomètre de longueur est faite d’ombres et de lumière colorées. Elle exprime le tourisme de masse, le voyage au bout du monde ou une invitation au voyage organisé. Sur cette plage de Djenane El Bey, c’est le règne du sandwich rance, de la bouteille d’eau en plastique et des déjeuners sur le sable fin et chaud et sur l’herbe. C’est aussi tout un univers d’intense beauté et d’absence de déchets. L’eau y est douce et de couleur saphir entourée de collines discrètes aux formes pas trop prononcées. Magnolias et arbustes aux feuilles cirées forment une gamme immense de senteurs. Dans la seule gargote en ce lieu, on discute, on marchande, on mégote et on traficote. Coin paradisiaque, Djenane El Bey, mieux connue sous l’appellation de Oued Bakarat, souffre de l’absence d’investissement touristique. Les multiples projets soumis aux investisseurs n’ont toujours pas trouvé preneur pour le grand bonheur des loueurs de parasols, tables, chaises et tentes ainsi que les restaurateurs d’occasion et les gardiens de parkings. On y accède par une route à pente très accentuée, où la circulation de vieilles voitures est à déconseiller. L’on peut rejoindre directement Seraïdi sans revenir sur le chemin déjà emprunté à travers les monts de l’Edough. En le faisant, on est émerveillé devant tant de beauté naturelle faite de chênes-ièges, maquis et couleur bleu de la mer. Seraïdi, la commune capitale de l’Edough, surplombe la ville de Annaba. C’est une émouvante douceur qui vous assaille. Le sybaritisme et le pacifisme de ses habitants sont légendaires, tout autant que leur hospitalité. Un maire amorphe a réduit l’immense potentiel touristique de cette commune en un handicap majeur. Heureusement que le centre de vacances des P&T offre des avantages n’existant nulle part ailleurs. L’on ne dira rien de l’hôtel El Mountazah, si ce n’est qu’il aura demain à rendre des comptes à cette égyptienne gisant sur la mer et, à ses pieds, pour l’éternité. Elle semble en vouloir à cette infrastructure hôtelière de ne pas exploiter convenablement sa nudité et celle du majestueux Edough, son époux.


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