Algérie - Revue de Presse


Chantiers navals Ecorep Les travailleurs menacent Confrontés à une multitude de problèmes générés par ce qu?ils estiment être une mauvaise gestion, les 42 travailleurs des chantiers navals de Annaba, filiale Ecorep, ont réagi. La menace de banqueroute et de la perte de leurs emplois leur a imposé d?en référer au président-directeur général de l?entreprise Ecorep spécialisée dans la réalisation et la réparation navale. Pourtant, rien ne prédisait pareille situation au regard du renouveau dont on qualifie les activités de cette entreprise publique économique. La nouvelle approche gouvernementale du dossier développement de la pêche avec l?implication des coopératives de jeunes y est pour beaucoup. La réalisation en 2003 de 50 embarcations de 4,80 m d?envergure suivie en 2004 par 11 autres de 7,50 m sont deux arguments qui attestaient du dynamisme des chantiers de Annaba. Ces derniers auraient pu prétendre enrichir leur carnet de commandes dans le cadre de l?opération lancée récemment par la wilaya portant sur 81 projets d?embarcations pour 2005. Avec cette opération déjà entamée, et financièrement soutenue par l?Etat, l?on affirmait même que des possibilités de création d?autres postes d?emplois étaient offertes. Ce qui n?arrangeait pas les affaires des nageurs en eaux troubles et certains habitués au blanchiment d?argent via des réparations « très onéreuses » effectuées en Tunisie ou dans une ville italienne. Situation que prouve du reste la sentence de certains armateurs, quant aux jours comptés de l?Ecorep Annaba. Le vol de deux inverseurs (chèrement acquis) n?aurait pas fait l?objet d?une plainte. Est-ce la goutte qui a fait déborder le vase déjà trop plein des travailleurs ? Cette situation pourrait justifier l?expression de ras-le-bol des travailleurs et leurs appréhensions de voir archiver leur outil de travail avec une opération de compression des effectifs. Celle-ci s?annonce déjà avec le récent licenciement de deux agents contractuels. Elle est confirmée aussi par le refus catégorique du directeur général par intérim de la filiale Ecorep Annaba de livrer ses impressions. « Je ne vous reçois pas. Je n?ai rien à vous dire sur cette affaire. Continuez à parler aux travailleurs », avait-il répondu. Les travailleurs se disent victimes d?une injustice. Ils ont exprimé leur étonnement quant aux paiements de factures établies par leur entreprise pour des travaux réalisés pour le compte de l?APC de Annaba et la CNAN. « Notre entreprise a un compte bancaire domicilié à la BNA de Annaba. Nous nous interrogeons sur cette procédure appliquée par le directeur d?encaisser par CCP », ont expliqué les 42 travailleurs dans une correspondance adressée aux plus hautes instances de l?Etat. Sur la lancée, les mêmes travailleurs soulignent que malgré l?existence d?agents tourneurs de haute compétence aux chantiers de Annaba, les accessoires des carcasses sont réalisés en sous-traitance par des tourneurs privés. Ils ont également fait état d?un déséquilibre dans le suivi des carrières des travailleurs. Selon eux, la direction privilégie les agents de l?administration aux techniciens qui assurent la réparation navale, métier de base de la filiale et de l?entreprise. Vol non déclaré de deux inverseurs excessivement chers au niveau de l?atelier Seybouse, des travaux de réparation d?embarcations anonymes réalisés dans la clandestinité, non-respect des conditions de travail, un parc automobile totalement paralysé conséquence du mauvais entretien de l?outil de travail, forment d?autres griefs que les travailleurs avancent pour appeler à l?ouverture d?une enquête. Les travailleurs menacent de faire appel à la Société de gestion des participations equipage (SGPE) et au ministère de la Pêche si la situation venait à perdurer. « Nous vivons une situation d?anarchie et de laisser-aller. Il est injuste que nous techniciens pilier de la filiale et de son métier de base, soyons classés à la plus basse échelle des catégories professionnelles », ont déclaré Saâdi Kamel et Bounar Naâmane deux agents de sécurité. Leurs collègues ont estimé : « La situation de notre filiale a dépassé le seuil critique de la mauvaise gestion. Les conditions de travail ne sont pas conformes à ce qu?elles doivent être. Nos mains rongées par des maladies de la peau donnent une idée sur les risques cancérigènes que nous encourons. »


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