Annaba

Ces atteintes à l'environnement, induites notamment par le manque de civisme des citoyens, ont fait réagir un groupe de jeunes universitaires dont fait partie un ingénieur spécialisé dans le développement durable et qui se passionne pour la défense de l'environnement.A Annaba, le spectacle hideux des déchets de toutes sortes défigure totalement l'environnement pourtant généreux de cette région faite de plages splendides et de massifs forestiers verdoyants. La corniche annabie n'échappe pas non plus à la désolation ambiante, et on ne voit que ces milliers d'emballages en plastique tout le long de la route qui part de Chapuis jusqu'à Ras El-Hamra. Ces atteintes à l'environnement, induites notamment par le manque de civisme des citoyens, ont fait réagir un groupe de jeunes universitaires dont fait partie un ingénieur spécialisé dans le développement durable et qui se passionne pour la défense de l'environnement. M. Loudjani, c'est de lui qu'il s'agit, se dit indigné par l'incapacité des pouvoirs publics à imposer des règles de conduite pour lutter contre ce comportement irresponsable, qui prend des allures de plus en plus inquiétantes où que l'on aille aux quatre coins du pays, selon lui. "Ce sont surtout les terres en jachère et les abords des forêts qui sont les plus touchés par les méfaits de l'homme. Et ce ne sont pas les actions conjoncturelles de sensibilisation et d'information sur la protection de l'environnement et contre la pollution sous toutes ses formes, ou encore ces campagnes de volontariat qui mettront un terme au massacre écologique", constate M. Loudjani. Et d'ajouter comme pour enfoncer le clou, "les méthodes adoptées pour juguler ce phénomène comportemental ont montré leurs limites", dénonce non sans amertume l'un de ses compagnons de lutte. Pour ce trentenaire, qui a passé près de dix ans en Allemagne, l'écart entre nous et les autres pays, d'Europe notamment, est immense dans le domaine de la protection de l'environnement. "S'agissant du domaine de la préservation du cadre de vie, un gouffre nous sépare, et ce ne sont pas les autorités et les élus qui forcent leurs administrés à des comportements civils. Là-bas, tout le monde est conscient que la propreté des sites collectifs est l'affaire de tous, et chacun y contribue à son niveau et avec les moyens dont il dispose", indique-t-il en signalant que les gendarmes et les gardes forestiers veillent toutefois à ce que les récalcitrants ne sévissent pas. "On ne pollue pas impunément dans ces contrées, et on nettoie avant de quitter les lieux où on a campé et pique-niqué. Vous savez comme moi que la consommation des boissons alcoolisées sous emballage plastique est une pratique courante, mais cela n'est pas une source d'atteinte à l'environnement en soi. La récupération des déchets devrait être un réflexe naturel chez les habitants. On prend soin de jeter les vides qu'ils soient en verre, en plastique ou en carton renforcé dans des poubelles spécialement aménagées. Rien de bien compliqué, il faut en convenir", ajoute notre interlocuteur. Situant le phénomène dans un contexte national, cette fois, il résumera la situation en concédant qu'"Il ne faut pas jeter la pierre aux seuls consommateurs, il revient aux autorités et aux élus d'apprendre ou réapprendre les règles de civisme, et bien évidemment désigner des lieux d'entreposage de leurs déchets bien déterminés", conclura cet universitaire.A. A.NomAdresse email