Algérie

Anayse du jeudi



Un attentat tous les deux jours Jusqu’à la journée d’avant-hier, en ce mois de janvier, la situation sécuritaire dans le pays a connu un calme, constaté même dans les wilayas de la Kabylie qui en ont été les plus ciblées ces dernières années. Il reste que ce calme doit être relativisé. Car, même si la situation se présente très largement moins préoccupante qu’avant, il a été enregistré, selon un décompte non exhaustif à partir de la presse nationale, une moyenne d’un attentat tous les deux jours. Ces actes terroristes se caractérisent par la facilité de leurs exécutions par les sanguinaires. Les bandes criminelles, en mal de coups médiatiques, semblent animées surtout par le besoin de faire encore remarquer leur présence dans certaines régions. Il reste que, durant ce début d’année, les défenseurs de la République continuent de tomber dans des embuscades concoctées dans la traîtrise, tel le cas de ces six jeunes militaires blessés par des engins explosifs lors d’un ratissage dans la wilaya de Batna ou ces six autres blessés et un tué qui, de retour d’une mission, sont tombés dans un guet-apens dans les monts Babors (entre Jijel et Sétif). Il en est de même pour ce policier qui a été assassiné dans un douar isolé, dans une commune elle-même enclavée de la wilaya de Boumerdès, alors qu’il était en visite familiale chez ses parents.La facilité relative de l’exécution de ces actes criminels en ce début d’année n’est pas leur seule caractéristique. L’on peut observer que lorsqu’il s’agit de s’en prendre à des civils, le désir morbide animé par une vengeance aveugle est au premier. Ce fut le cas de l’assassinat totalement gratuit de ce vénérable et très modeste homme âgé de Sidi Chaïb (Sidi Bel-Abbès) qui, parti en forêt chercher du bois mort de chauffage pour sa famille en cet hiver dans cette contrée, a été enlevé et ravi aux siens et à la République pour avoir été un jour, il y a longtemps, patriote et avoir pris les armes pour protéger son douar des massacres des hordes sauvages du GIA en son temps. Ce même sentiment de vengeance est également visible dans l’assassinat de ce «repenti» dans la wilaya de Tipaza à qui il n’a pas été pardonné d’avoir abandonné le maquis depuis près de sept ans. Néanmoins, au-delà de ces actes criminels qui veulent se faire passer pour un «djihad» pour glorifier la religion et qui ne seront jamais assez dénoncés, le plus condamnable, c’est lorsque de pauvres bougres de simples bergers sont ciblés et éliminés dans des conditions atroces et bestiales. Comme ce jeune de 24 ans dont il n’a été retrouvé que la tête parmi son troupeau dans la wilaya de Khenchela. Sans préjuger de la suite des événements de ce début d’année, il est nettement visible une totale perte d’initiative pour ces premières semaines. La vigilance des forces de sécurité et leur qui-vive permanent y sont pour beaucoup, conjugués à la pression mise sur certains maquis et les ratissages en cours un peu partout dans les zones à risque (Batna-Khenchela, les monts Babors, la Kabylie, le sud de Sidi Bel-Abbès). Mais la moyenne d’une douzaine d’actes terroristes, en un peu plus de trois semaines, n’est pas encore un signe de retour définitif à la «paix». Mais, avec une réelle implication de la société dans la lutte contre le terrorisme, sa fin pourrait être précipitée. C’est le sens à donner à l’»Appel à la population» lancé ces dernières semaines par différentes régions militaires et affiché dans les différentes wilayas du pays.



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