Algérie

Analyse du jeudi


Grandeur et décadence pour le FLN ? Où en est maintenant le FLN, après qu’il eut investi tous ses efforts dans une politique de redéploiement ou plutôt de tentative de redéploiement dans le pays, à la fois, par la diplomatie des salaires et par l’initiative de la révision de la constitution en intégrant l’idée centrale qu’il lui faudrait occuper le terrain, étendre son influence, tenter de créer les conditions de son irréversibilité, implanter dans toutes les régions du pays des pôles régionaux issus du mouvement associatif ou des organisations de masse comme il se plaisait à le dire et le répéter et qui lui serviraient de relais qui accepteront de s’intégrer comme sous-traitants dans une architecture territoriale de quadrillage définie, bien sûr, par ses dirigeants ?Ce sont autant d’objectifs qui devaient asseoir la domination du FLN, selon la vision qu’il a de l’avenir du pays. Pratiquement, la tendance générale dans les milieux politiques était à tenir compte de la «realpolitik», des réalités du pouvoir, à savoir que pour un bon moment encore, le pouvoir ou l’apparence d’en être sera encore FLN ou du moins jusqu’à l’horizon des limites biologiques naturelles de ceux qui ont participé ou qui disent avoir participé à la guerre pour l’indépendance nationale.  Il apparaissait, même, qu’aussi bien pour les partis de l’opposition que pour les partis hors FLN au sein de l’Alliance, pas un parmi eux ne pouvait disposer d’atouts de puissance pour influer sur le cours des évènements. Pourrions-nous dire qu’avec le départ ou la chute de Belkhadem du poste de chef de gouvernement, il n’est plus possible ou guère faisable que la cartographie des influences du FLN soit encore à dessiner avant que des événements imprévus ne surviennent et qui redistribueraient les cartes pour de nouveaux équilibres, le pays ne pouvant pas s’accommoder trop longtemps d’une domination unipolaire? Mais, en dépit du fait majoritaire, y a-t-il réellement une domination de la vie politique et donc un unilatéralisme de ce parti ? Depuis 1992 avec la dissolution du FIS, la marginalisation et pratiquement l’implosion des autres partis, le refus de légaliser WAFA, la situation qui en avait résulté et qui demeure validée jusqu’à ce jour, reste celle d’un paysage politique unipolaire dominé par le FLN auquel l’appartenance du président confère une finalité d’hégémonie à son aspiration à devenir (ou à redevenir) le guide du pays. Si le FLN domine les assemblées, il ne domine cependant pas le champ politique et n’est pas capable de «FLNiser» l’Etat comme du temps du parti-Etat. Cependant, dans le cas d’un troisième mandat, Le FLN n’aura  pas besoin de montrer sa force pour intimider et soumettre principalement ceux qui ne peuvent sacrifier leurs intérêts sur l’autel de leurs idées et ce pour plusieurs raisons. Il comptera sur le fait que le président est issu de ses rangs pour faire croire que se placer hors de l’influence du FLN et d’avantage travailler à contenir celle-ci,  fait courir le risque certain de se poser en ennemis du pouvoir et d’en subir les conséquences. Les partis et les personnalités seraient, ainsi, selon lui,  appelés à s’inscrire dans le champ des influences du FLN pour mettre leur stabilité à l’abri de toute menace et à se convaincre que leur avenir dépend de la perception qu’ils ont que celui-ci est lié à la nature des relations qu’ils auront avec le pouvoir ou ses représentants. Nous nous trouvons alors dans une situation où le FLN ne saura exister en dehors du pouvoir et ne pourra jamais supporter de ne pas être la première force politique et d’une manière écrasante, en plus. Sans nul doute que tout parti pouvant se trouver dans la position d’une quasi domination car son président est aussi président de la République, car son secrétaire général est en même temps chef de gouvernement, car il est la première force politique en terme de sièges parlementaires et dans la plupart de APC et des APW, ne peut que se comporter en hyper puissance et céder fatalement au péché de l’unilatéralisme ou du moins à la tentation de procéder par la pratique de la politique des faits accomplis, ce que justement lui reprochait constamment son allié RND qui n’arrive pas à le détrôner. Il ne peut pas, non plus, renoncer à tenter de faire de l’exécutif et du parlement les instruments de son hégémonie pour redéfinir le tracé de la carte nationale de son influence et qu’il agira dans le sens de l’irréversibilité de celle-ci et même à faire évoluer le champ politique en sa faveur. Son secrétaire général n’est plus chef de gouvernement et c’est celui de son rival qui l’est, là est tout le problème.   Bachir Medjahed


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