Algérie

Analyse du jeudi




Que veut Hassan Hattab? Depuis l’année dernière, au moins, l’ancien chef terroriste qui est l’un des fondateurs et le premier dirigeant de l’organisation criminelle qui a fauché des milliers de vies d’Algériens et Algériennes, le GSPC, est dans une position de stand-by. Après avoir été farouchement opposé, durant des années, à toute idée de renoncer à la voie suicidaire qu’il a choisie avec d’autres depuis le début des années 1990 et rejeté toute forme de «réconciliation», il se déclare depuis quelque temps reconverti en faiseur de «paix», chantant des louanges au projet initié par le président de la République pour mettre fin à l’»effusion du sang», mais émettant chaque fois des «conditions» dont il n’a pas dévoilé publiquement la teneur.Depuis sa «destitution» ou «démission» de la tête du GSPC en 2003 et son remplacement par Nabil Sahraoui et surtout son successeur à partir de l’année suivante, Abdelmalek Dourkdel dit Abou Mossa’âb Abdelwadoud (l’actuel «émir national»), l’opinion publique est dans le cirage le plus absolu quant à son «statut» présent. D’une part, de temps à autre, certains journaux de la presse nationale ou étrangère font part de son repli dans une habitation isolée où il aurait rencontré des journalistes, voire même des membres de sa famille (sa mère notamment), et à partir d’où il aurait rédigé et transmis des communiqués à certains titres. D’autre part, ici et là, il est considéré pour certains en «trêve», pour d’autres en «négociations». Mais jusqu’à présent, aucune source officielle n’a donné le moindre indice concret sur sa situation. Le GSPC, lui-même, à travers ses canaux de communication habituels, s’est abstenu de toute déclaration. Certaines rares informations éparses qui concernent Hassan Hattab, et dont il reste à vérifier la crédibilité, étaient liées à son option pour la «paix» et son adhésion à la «Charte pour la paix et la réconciliation nationale», à la condition de certaines revendications à caractère politique sur lesquelles cette même «Charte» est suffisamment claire dans sa lettre et dans son esprit. En s’y arc-boutant, il sait qu’il fonce droit sur un mur. Il n’est pas évident pour lui de trouver une oreille attentive qui lui accordera ce qu’il n’a pu imposer par les armes en tentant de l’obtenir par le renoncement à cette voie. Surtout dans la période actuelle où le GSPC est en train de vivre des fractures avec l’»affaire» d’Abou El-Heythem», «émir» de la zone II. Ce fidèle de Hattab est accusé de malversations par Abou Mossa’âb qui risque de l’utiliser pour faire pression sur lui et tenter de le dissuader de persister dans sa position actuelle de ni guerre ni paix. Il est difficile de penser que Hattab va sacrifier Abou El-Heythem et le laisser se faire condamner. Surtout qu’il devrait être question de gros sous engrangés par le racket durant des années et sur lequel ce dernier avait la haute main, notamment dans la wilaya de Boumerdès. Toujours est-il que l’évolution de la situation, autant sur le plan sécuritaire dans son ensemble, que des frictions à l’intérieur du GSPC, est en défaveur de la position qui perdure de Hattab. Le «statut» dont il a pris le profil depuis un plus d’une année environ, et qu’aucun texte de loi n’a prévu, n’a aucune chance de lui réussir. Et il ne peut pas ne pas le savoir. Alors que cherche-t-il?

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