Algérie

Analyse



Premiers signes de fatigue Le chef du gouvernement a annoncé une rallonge de 5 milliards de dollars au programme quinquennal 2005-2009, qui passe ainsi au chiffre rond de 60 milliards de dollars. L?information n?a pas soulevé l?enthousiasme des foules, beaucoup s?en fallait. Il faut dire qu?au même moment l?assemblée nationale votait un budget sans augmentations salariales pour les employés de l?Etat. En fait si l?impact de cette annonce est apparu si anecdotique, c?est parce que tout le monde perçoit de manière encore intuitive que les 55 milliards de dollars déjà mis dans le pipe de la dépense publique coincent à l?autre bout ; celui du rythme des réalisations. Le pari du million de logements en cinq ans est déjà considéré comme perdu par les professionnels de la branche, l?autoroute est- ouest affiche ses premiers retards avérés sur l?échéance 2009, les travaux hydrauliques notamment de raccordement entre les bassins hydriques glissent sur le calendrier, le projet du second terminal à container du port d?Alger balbutie et manquera sans doute le rendez vous déjà avancé du boom des importations justement lié au programme quinquennal. Les petits signes de fatigue dans la course au respect des échéances s?amoncellent au fil des mois. Problèmes d?argent ? Les 5 milliards de dollars additionnels pourraient laisser entendre que c?est le cas. Bien sûr que non, à ce niveau d?engagements financiers. Problème de management public plutôt. Refaisons le tour des chantiers pour voir cela d?un peu plus près. Le million de logements ? Le rythme de la construction est de moins en moins ralenti par la faiblesse de l?outil de réalisation et de plus en plus par la difficulté à mobiliser une demande solvable pour la formule la plus populaire du logement, le promotionnel aidé ou logement social participatif (LSP). L?administration doit booster la formule, briser les lenteurs d?acquisition des 500 000 DA de la Caisse nationale du logement (CNL), véritable sésame du système, et faire du demandeur le moteur « solvabilisé » du marché. L?autoroute est-ouest ? La confection des appels d?offres pour les études et pour la réalisation est trop longue, les délais d?études des plis tout aussi interminable, les procédures d?ouverture de chantiers trop longtemps bloqués par une administration financière tatillonne, conséquence le tronçon El Affroun- Hoceimia est à 50 %, le lot suivant qui va jusqu?à Oued Fodda démarre à peine, tandis qu?au delà en allant vers Oran on ne connaîtra le nom du gagnant que dans quelques jours. L?étranglement du terminal à container d?Alger ? La solution a oscillé pendant près de deux ans entre un second terminal à container extension du port d?Alger sur les Sablettes et la construction d?un autre port sur un site à déterminer au centre du pays. Deux ans pour un arbitrage politique appuyé sur plusieurs études, ce n?est pas de « la bonne gouvernance ». D?autant que dans le même moment , la solution de rechange pour le port sidérurgique de Djendjen a elle aussi tardé à se mettre en ?uvre. La mise en ?uvre des dépenses publiques va , partout, au rythme de travail de l?administration centrale de l?Etat et de ses démembrements. C?est-à-dire par à-coups. Cinq milliards de dollars de plus auraient peut être pu tout changer. Il aurait peut être fallu les consacrer à stimuler par le revenu , les performances du managérat public qui tiens entre ses mains le sort du programme quinquennal de Bouteflika.
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