Algérie - Revue de Presse

Amor Assabah. Directeur de la production agricole au ministère de l?Agriculture



« Notre potentiel est limité » Quel est l?historique de la production du coton en Algérie ? La production du coton en Algérie remonte à 1865 où 3000 ha étaient consacrés à cette culture. Les superficies ont évolué en dents de scie. D?ailleurs, il n?y a pas eu une grande évolution en un siècle. En 1962, la surface cultivée était de 3079 ha. Après l?indépendance, elle a atteint 5000 ha. L?Algérie a arrêté de produire le coton en 1975. Il ne restait pratiquement que les essais de l?Institut technique des grandes cultures (ITGC) et quelques cultures artisanales. Qu?en est-il de la production internationale ? Dans le monde, elle est très importante dans les pays où il y a un excédent d?eau tels l?Egypte, la Turquie, la Chine et le Mali. Ce sont là des pays qui ont beaucoup d?eau. Pourquoi cette culture n?est-elle pas développée en Algérie ? Nous sommes un pays où l?eau se fait rare. Nous le gérons donc avec rationalité. C?est aussi une question de compétitivité entre les cultures. Vous savez, depuis 1987 l?administration n?interfère plus dans le choix des cultures. Ce sont les agriculteurs qui ont l?autonomie de décider. Ils prennent en considération les critères de la disponibilité de l?eau et de la rentabilité. Est-ce que le ministère de l?Agriculture encourage la culture du coton ? Il y a des productions que nous considérons stratégiques comme les céréales et le lait que nous soutenons directement. Pour le reste, l?Etat ne fait que les accompagner. Mais nous ne pouvons pas imposer aux agriculteurs de faire telle ou telle culture. On croit savoir qu?il y a eu des manifestations d?intérêt ? Nous avons reçu deux manifestations d?intérêt dans le cadre de partenariat avec des Français et des Turcs. Nous leur avons facilité le contact avec des opérateurs locaux. A votre avis, pourquoi cette culture n?a-t-elle pas évolué en Algérie ? L?Algérie a cessé de produire à cause de l?absence de rentabilité et de compétitivité. Il ne faut pas oublier non plus qu?en 1975, nous enregistrions le début d?un cycle de sécheresse qui a duré 25 ans. Notre superficie agricole utile n?est pas extensible. Notre potentiel est donc limité. Et la mise en valeur des terres coûte cher. De plus, il n?y a pas de personnel qualifié. Cela nécessite une formation. Et même les pays qui ont un grand potentiel, comme ceux que j?ai cités plus haut, sont en crise dans ce domaine à cause de la concurrence. Mais il y a quand même des zones où la culture du coton peut avoir sa place. L?Algérie est donc obligée d?importer ses besoins en matière de coton ? Nous sommes entièrement dépendants des importations.



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