Algérie - Revue de Presse


A lors que le monde se prépare à commémorer le soixantième anniversaire de la libération d?Auschwitz pour ne pas oublier les horreurs de la Seconde Guerre mondiale et à s?incliner un peu partout à la mémoire de ceux qui ont été victimes de la solution finale préconisée par le nazisme, ici, chez nous, on a tendance à oublier que des fascistes, des intégristes islamistes avaient tout simplement, eux aussi, prévu et commandité un génocide contre une partie de la population, les intellectuels, les femmes, les journalistes... En d?autres termes, des dizaines, voire deux cent mille victimes de l?intolérance et des idées rétrogrades accompagnées d?une violence rarement égalée ailleurs... Plus grave encore, on s?apprête à forcer la majorité des Algériens non seulement à pardonner ce qui s?apparente à un crime contre l?humanité, mais à oublier le drame qu?ils ont vécu durant plus d?une décennie. Alors que les plaies et leurs stigmates sont encore vivaces et font encore souffrir des femmes, des enfants, d?autant que les terroristes continuent à assassiner d?innocentes victimes sur les routes, dans les douars, dans les villes jusque dans les mausolées de nos saints protecteurs qui ne protègent plus, depuis longtemps, une population en détresse. Faut-il rappeler malgré tout que dans ce climat de repentance faussement entretenu, 36 personnes ont été tuées par des terroristes depuis le début du mois de janvier ? Et qu?en dépit de cette macabre réalité, il se trouve que de zélés défenseurs du pardon et de l?oubli soutiennent mordicus que c?est l?occasion offerte aux Algériens de se réconcilier avec eux-mêmes, comme si on pouvait se faire la guerre à soi-même. Mais s?il est certain que personne ne s?opposera à la paix des êtres, personne ne justifierait un crime sans que la justice et la vérité soient accomplies ici-bas, avant de songer au pardon de ceux qui en ont souffert. La décence nous dicte de laisser le soin de le faire une fois que leur soif d?équité et de savoir ce qui s?est vraiment passé soit enfin assouvie.



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