Alors que le bouclier antimissile américain est rejeté par Moscou

Décès de l’ex-président russe Boris Eltsine La Russie a fraîchement accueilli l’offensive de charme du secrétaire américain à la Défense Robert Gates, en visite hier à Moscou pour tenter de venir à bout de son opposition farouche à l’installation d’un bouclier antimissile en Europe centrale. Les propositions renouvelées de coopération de Washington avec la Russie dans la défense antimissile ont été reçues sèchement. «Nous estimons que le système de défense antimissile stratégique est un grave facteur déstabilisateur pouvant exercer une influence considérable sur la sécurité régionale et mondiale», a déclaré le ministre russe à son homologue américain. Le Pentagone prévoit d’installer en Pologne une dizaine de missiles d’interception et un radar en République tchèque. La Russie affirme que ces projets risquent de susciter des tensions et une course aux armements. L’affaire a également divisé les alliés de Washington, l’Allemagne appelant les Etats-Unis à apaiser les inquiétudes russes tandis que la Pologne et la République tchèque estiment que Moscou n’a aucun droit de regard sur la question. Washington a fait des propositions, destinées à calmer les réticences russes, comprenant le partage de données de détecteurs pour une première alerte, des projets communs de recherche et développement et des tests de divers composants et systèmes. Les Etats-Unis affirment que les systèmes actuels de défense doivent être étendus pour être capables de contrer des attaques potentielles en provenance «d’Etats voyous» tels que l’Iran et la Corée du Nord et que leur projet de bouclier n’est pas dirigé contre la Russie. Moscou souhaite commencer des négociations sur de nouveaux accords limitant la quantité d’armes nucléaires, dont un renouvellement du traité START 1 entré en vigueur en 1994 et dont la durée est de 15 ans. Par ailleurs, le service de presse du Kremlin vient de faire savoir que l’ex-président russe Boris Eltsine est décédé hier à l’âge de 76 ans.