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Alors qu'on s'est engagé dans la période préélectorale


Alors qu'on s'est engagé dans la période préélectorale
La Tunisie n'a jamais connu un aussi bas niveau de dégradation de l'environnement. Fini le temps où les autorités s'évertuaient à baptiser, n'était-ce que symboliquement, les entrées de toutes les villes "d'avenues de l'environnement". Aujourd'hui, toute la Tunisie croule sous les déchets, au point que des touristes passant leurs vacances dans la célèbre île de Djerba ont décidé de ne pas quitter leur hôtel pour éviter d'enjamber les déchets. Le gouvernement de Mehdi Jomaâ a multiplié les décisions, mais il s'est trouvé dans l'incapacité de résoudre un problème qui n'aurait pas existé si les municipalités avaient joué le rôle qui est le leur, à savoir la protection de l'environnement. A l'origine, les débrayages successifs, depuis la "révolution", des éboueurs et des agents communaux chargés d'enlever les ordures ménagères. La grève la plus remarquable qu'ils ont déclenchée avait pour date le jour le plus long et le plus chaud de l'année (21 juin). Il est évident que ces débrayages sont rejetés par les citoyens, qui supportent mal, voire très mal, les montagnes de détritus qui donnent une image peu flatteuse de l'environnement dans toutes les régions du pays. Des stations balnéaires qui faisaient la réputation touristique de la Tunisie, telles que Hammamet et Djerba, deviennent invivables. La chaleur aidant, l'insalubrité des rues, à laquelle les citoyens n'étaient guère habitués sous l'ancien régime, constitue, désormais, un phénomène avec lequel il va falloir cohabiter depuis que les citoyens respirent la liberté, une liberté mal comprise et très mal utilisée puisqu'elle confère à chacun un "droit" qui n'est pas le sien de faire ce qu'il veut en l'absence de réaction de la part des autorités.La situation est d'autant plus grave que les déchets ménagers qui s'amoncellent continuellement pourraient générer des maladies qui coûtent cher pour la santé des victimes et pour le Trésor de l'Etat. D'aucuns ont recours, parfois, à l'incinération des déchets, qui serait à l'origine du dégagement d'un gaz toxique aux effets néfastes. C'est dire le caractère insupportable d'une situation que les autorités n'arrivent pas à débloquer. Même, la campagne de propreté organisée en mai dernier à l'echelle nationale n'a pas donné les résultats escomptés. Les autorités auraient -exagérément- compté sur le civisme des citoyens. Une cellule de crise a été créée pour suivre de près l'évolution de la situation environnementale dans le pays. Le chef du gouvernement a été menaçant en rappelant que, désormais, la loi sera appliquée sans que les droits fondamentaux des citoyens ne soient piétinés. Au début du mois d'août, il a même mis fin aux fonctions de certains maires pour incompétence et manquement à leur devoir. Ainsi, de la persuasion, le gouvernement n'avait qu'un pas à franchir pour passer à la dissuasion, et il l'a fait en prenant des mesures draconiennes qui feront réfléchir plus d'un avant qu'il ne commette un acte répréhensible. Dans ce contexte, le chef du gouvernement avait insisté sur le fait que le gouvernement ne pliera pas face à ceux qui saisissent l'occasion de l'avènement de la saison estivale et touristique et du mois de Ramadhan pour exercer la pression comme moyen de revendication. Les gouverneurs (walis), principaux acteurs, ont été appelés à agir pour exécuter les décisions du gouvernement . C'est la fin de la saison estivale, mais rien n'a changé, et la situation ne changera pas de sitôt maintenant que le pays est bel et bien engagé dans la période pré-électorale.M. K.NomAdresse email




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