Alors qu’on parle de faux moudjahidin, Belatrous, chef de zone, n’est toujours pas reconnu comme Chahid

Une reconnaissance otage de la bonne volonté du ministre La commémoration de la journée dédiée aux hommes et femmes qui ont donné leurs vies pour une Algérie libre, a été rehaussée, cette année à Oran, par la présence du ministre des Moudjahidin, Cherif Abbès. Etaient également présents, le secrétaire général de l’Organisation nationale des enfants de Chouhada, Tayeb Houari, et le secrétaire général de l’Organisation des Moudjahidin, l’ONM, Saïd Abadou. C’était aussi l’occasion de voir la famille révolutionnaire, qui se tiraillait, observer une sage trêve, se réunissant pour rendre hommage au Chahid. Malheureusement, 45 ans après l’indépendance, il est encore des Chahids qui n’ont même pas eu droit à la reconnaissance. Feu Belatrous, de son vrai nom Ahmed Beljeld, est de ceux-là. Ce dernier, qui activait dans la région de Sig, Oued Tlelat, Tamzougha, Hammam Bouhadjar, Zahana, El Gaada, Djenien Meskine, Tafraoui et Oran, n’était pas un homme ordinaire. Il avait l’art de savoir mener les hommes. Hélas, ce valeureux chef de zone, qui n’a pas enfanté, a laissé une femme vivant actuellement dans des conditions lamentables et qui n’est même pas parvenue à bénéficier des avantages que lui octroie la loi en sa qualité d’ayant droit. Badra, dont il s’agit, vit chez un parent dans un petit village près d’Es-Senia, sur la route d’Aïn El Beïda. Cette femme a, il y a cinq ans de cela et à la même occasion, lancé un appel à témoins pour la reconnaissance de son mari en tant que chahid. Son défunt mari, Ahmed Beljeld, alias Belatrous, avait été capturé en 1957 par les colonialistes qui l’ont impitoyablement torturé avant de le balancer d’un hélicoptère, à Mardeau, près de Sig, le 15 octobre de cette même année. Nombreuses sont les personnalités révolutionnaires qui ont répondu à l’appel de cette femme, et le dossier de demande de reconnaissance a été enfin constitué et remis au secrétaire général du bureau de wilaya d’Oran de l’ONM, M.Soumeur Abdelkader. Rappelons que ce dernier a été étonné qu’un grand chahid tel que Belatrous ne soit pas reconnu en tant que tel, d’autant plus que des dizaines de moudjahidine ont déclaré avoir activé sous ses ordres et qu’ils ont obtenu leur reconnaissance en tant que moujdahidin. M.Soumeur Abdelkader a déclaré avoir remis le dossier Belatrous au ministre des Moudjahidin et que pour cause du gel de la commission nationale de reconnaissance des moudjahidin et chahids, aucune suite n’a été donnée à ce dossier. Voilà cinq ans que le dossier est déposé au ministère des Moudjahidin. La commission de reconnaissance étant gelée depuis que le problème des faux moudjahidin a surgi des chouhada authentiques devront-ils en faire les frais? Est-ce une raison pour qu’un grand moudjahid tel que Belatrous ne soit toujours pas reconnu comme chahid ? M.Cherif Abbes, ministre des Moudjahidin, n’est-il pas en mesure de faire une exception pour un tel homme et reconnaître son parcours révolutionnaire et sa mort en tant que chahid même si c’est 45 ans après la libération de l’Algérie?