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Alors qu'on l'a toujours considéré comme le résultat d'une défaillance ou une source de stress



Alors qu'on l'a toujours considéré comme le résultat d'une défaillance ou une source de stress
k Que d'expressions retenues ou d'idées reçues au cours de la vie ! On dit « broyer du noir », « mourir d'ennui », pour signifier une situation inconfortable dans laquelle on peut se trouver.Rien à voir donc, mais sans l'exclure de notre sujet précis avec la conséquence d'un délit ou d'un acte maladroit. L'ennui dont on veut parler résulte d'un moment difficile au cours duquel nous n'avons rien à faire ou d'une période éprouvante qui nous oblige à gaspiller notre temps sous le prétexte que nous n'avons rien à faire. Quelles sont les vertus de l'ennui ' Il nous fait prendre conscience de l'utilité d'un travail accompli comme un devoir au profit des autres. N'importe quel travail nous éloigne de l'ennui. Et c'est l'un des thèmes majeurs du roman philosophique « Candide » de Voltaire. Cet écrivain qui a révolutionné le siècle des lumières, a fait faire le tour des continents à ses personnages qui, arrivés en Turquie ont découvert tout à coup les valeurs du travail et auprès d'un vieux prenant le frais devant sa maison et à l'ombre d'un oranger. Et miraculeusement, sans les connaître, ce vieil homme invita les voyageurs chez lui. Il leur offrit toutes sortes de mets, de boissons. « Vous devez avoir d'immenses terres pour vivre dans cette abondance », lui dit Candide, l'un des voyageurs. « Non, lui répondit le vieillard, je n'ai que quelques arpents que moi et mes enfants nous cultivons bien ». cela nous évite de nous occuper de la vie publique qui représente un danger pour ceux qui ne font qu'en parler. « Le travail éloigne de nous, l'ennui le vice et le besoin » leur ajoute-t-il en guise de conclusion. La plupart des écrivains ont fait de l'ennui une source d'inspiration inépuisable, compte tenu du fait qu'il découle d'une situation particulière comme l'oisiveté, l'échec sentimental ou matériel. Pour tuer le temps, on s'assoie à longueur de journée pour méditer, voir passer les gens. Mais on finit par se rendre compte que l'ennui tue, abrutit, démoralise, nous pousse à compter les heures, les jours, les années qui restent à vivre inutilement. C'est alors qu'on broie du noir. L'ennui nous met face à nous-mêmes Quiconque a subi l'ennui a appris à se connaître. Il se souvient bien d'avoir été mis en face de lui-même. C'est dans pareille situation, la citation contradictoire « Connais-toi, toi-même », de Socrate, s'applique. On accepte l'ennui parfois sous la contrainte et à n'importe quel âge, par résignation, on attend patiemment que cela change. Le consentement ou l'acceptation s'impose, il n'y a rien d'autre à faire. Dans le roman, en guise de partie autobiographique. « L'enfant » de Jules Villes, il s'agit d'un enfant enfermé pour punition par un père indigne et ne devant avoir aucune notion de psychologie. Et moyennant un langage soutenu, le héros dit s'être bien souvenu de cet état d'ennui insupportable, mais qu'il a su surmonter par les rêves : rêve d'évasion ou de changement en bien. Donc, il ne s'agit pas de résignation mais d'espoir d'une vie meilleure. Grâce à son imagination fertile qui lui a fait vivre des moments agréables. Il envie Robinson Crusé qui a épousé un bonheur immense dans son île déserte, malgré le naufrage et la solitude. Malgré les lueurs d'espoir qui nous viennent en essayant de faire contre mauvaise fortune, bon c?ur, il est désagréable de s'ennuyer tant l'ennui est inconfortable sur le plan physique et psychologique. On a ainsi le sentiment de vivre dans un monde vide qui, pourtant, nous interpelle pour dire : agissez ou attendez que les beaux jours arrivent. Espérer un changement au mieux, stimule notre cerveau, la dopamine ou morphine naturelle du cerveau. Il est recommandé d'augmenter l'activité pour se laisser entraîner dans le mouvement du changement. Même la culpabilité, source d'une mélancolie féconde, va dans le sens de l'atténuation. Cela fait partie des vertus de l'ennui maîtrisé au profit de l'être. Ne peut-on pas donc considérer l'ennui comme un bien qu'il faut savoir gérer à bon escient. Pour qu'on en tire de plus grands profits pour le restant de sa vie. Une autre acception de l'ennui Compte tenu de sa polysémie reconnue dans toutes les langues, l'ennui signifie aussi ennuis de santé, mécaniques, professionnels, conjugaux, désagréments fâcheux, problèmes, soucis. Le mot qui s'emploie souvent au pluriel désigne donc la résultante d'une négligence, voire d'une faute commise par inconscience ou inexpérience, d'un manque de vigilance ou de précautions qui auraient pu éviter bien des désagréments. Ce type d'ennui, lorsqu'on le subit gravement, sert de leçon à vie et incite à un meilleur comportement pour l'avenir. Il existe des exemples à caractère universels. C'est le cas par exemple de quelqu'un qui a attrapé la tuberculose pour être resté toute la journée ou la nuit avec des vêtements mouillés sur la peau. A l'ère du machinisme effréné, une panne de voiture qui aurait pu être évitée si le conducteur avait pris la précaution de remplacer une pièce défaillante, est vécue au quotidien.




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