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Aller vers une stratégie nationale de protection de l'artisanat algérien




Aller vers une stratégie nationale de protection de l'artisanat algérien
Les premiers responsables de ce secteur ambitionnent d'aller vers une stratégie nationale de défense de la propriété intellectuelle dans l'artisanat. D'où la tenue, hier au Cercle de l'armée de Beni-Messous, d'un séminaire international sur cette thématique. Dans son allocution d'ouverture, la ministre déléguée chargée de l'Artisanat, Aïcha Tagabou, a signalé que cette rencontre vise à trouver les mécanismes adéquats pour protéger le patrimoine artisanal au niveau national et international.« Nous espérons qu'une ébauche d'une stratégie nationale pour la protection de la propriété intellectuelle dans le secteur soit conçue via ce séminaire. Une stratégie qui aura non seulement un rôle de protection, mais aussi celui de promouvoir le produit national et faciliter sa commercialisation », dit-elle, en présence, entre autres, de membres du gouvernement. Pour cela, elle a appelé à la nécessité d'établir un état des lieux de la propriété intellectuelle en Algérie, faire un diagnostic de la législation dans ce domaine et explorer les mécanismes exploités à l'extérieur du pays. Le directeur général du développement des activités artisanales au ministère de l'Aménagement du territoire, du Tourisme et de l'Artisanat, Choukri Benzaârour, a mis le doigt, dans son intervention, sur les lacunes constatées dans ce secteur.« Nous avons constaté, de prime abord, l'absence de visibilité et d'attractivité dans l'artisanat et d'une étude de marché. La qualité de nos produits, en plus, est à parfaire. En matière de protection, nous n'avons pas les capacités humaines pour la mise en place des mécanismes adéquats et même si ces mécanismes existent, les artisans ne sont pas assez sensibilisés pour aller vers ces outils de protection », indique-t-il. Sur le plan législatif, selon lui, la loi sur les marques collectives et les appellations d'origine existe mais n'est pas suffisamment mise en pratique. « Nous avons préparé, dans le cadre d'une coopération internationale, la première marque collective pour la dinanderie de Constantine. Nous n'avons pas pu le faire, car la loi algérienne ne renferme pas les dispositions sur les indications géographiques. Ces indications sont très importantes dans le domaine de l'artisanat. Il faut savoir, au fait, que le loi relative aux marques collectives est globale et n'est pas spécifique à l'artisanat », précise-t-il.Le directeur général de l'Institut national algérien de la propriété industrielle (Inapi), Abdelhafid Belmehdi, a fait savoir qu'un projet d'intégration des indications géographiques dans les appellations d'origine est en cours de réalisation par un groupe de travail, piloté par le ministre de l'Industrie et des Mines. Pour le moment, d'après Benzaârour, sept appellations d'origine sont seulement inscrites et juste dans le secteur de l'agriculture. « En l'absence de procédures juridiques, difficile d'appliquer la loi. Nous devons absolument maîtriser les rouages de la propriété intellectuelle pour pouvoir négocier les traités internationaux les concernant. Si l'on négocie mal ces traités, on se retrouvera en train de protéger les produits étrangers et pas les nôtres », avertit-il. Il a confié, dans ce contexte, que le secteur a établi des passerelles avec d'autres secteurs, l'université et l'Inapi, pour maîtriser et appliquer sur le terrain les mécanismes de protection. Il a ajouté que, via ce séminaire, il s'agira de trouver quels sont le modèle et le mécanisme les plus adaptés à l'Algérie pour mieux protéger son artisanat. « Je dis mieux, car il existe chez nous des mécanismes de protection, telles les marques collectives et les appellations d'origine. Mais en l'absence d'indications géographiques, ces mécanismes demeurent insuffisants. En fait, ils ne mettent pas suffisamment la variété artisanale algérienne en valeur », conclut-il. Des ateliers sont organisés dans le cadre de ce séminaire pour répondre aux questionnements et proposer des solutions pour accompagner les artisans, notamment dans la démarche de la propriété intellectuelle.


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