Algérie - Réserves hydriques

Alimentation en eau potable à Mila: L’eau du robinet boudée


Alimentation en eau potable à Mila:  L’eau du robinet boudée




Les pénuries d’eau en plein été, sont si fréquentes et si inattendues que les ménagères ont fini par perdre le nord.

De plus en plus d’usagers sont méfiants à l’égard de l’eau qui coule dans leurs robinets Tantôt indisponible, tantôt d’une couleur et d’un goût suspects, le liquide incriminé oblige la plupart des utilisateurs à se rabattre sur les vendeurs d’eau de source.

L’eau du robinet n’a plus la cote auprès des consommateurs, dont une très large proportion, abonnés à l’Algérienne des eaux (ADE), avouent l’utiliser uniquement pour l’usage domestique. Plusieurs personnes affirment se ravitailler quotidiennement chez les colporteurs d’eau, laquelle a «au moins l’avantage d’être digeste, légère et décalcarisée ou à teneur faible en calcaire».

Bon nombre de chefs de famille disposant de véhicules n’en démordent pas d’aller puiser le précieux liquide dans les sources qui font florès dans la région. Celles-ci ont le vent en poupe et ont pour noms l’eau de M’chira, à l’extrême ouest du chef-lieu de wilaya, de Barraka, dans la commune nordique de Tassala Lamtaï, de Bougherdaïne, dans la municipalité de Beinen et celle de Tamda dans la circonscription d’Ahmed Rachedi.

Des résidents rencontrés au pied d’un immeuble, munis de jerricans, abondent dans le même sens en déclarant: «Nous préférons dépenser chaque jour entre 50 et 100 DA pour constituer un petit stock d’eau potable que de boire celle du robinet et encourir des risques d’intoxication.»

Sur un échantillon d’une trentaine d’abonnés questionnés, plus d’une vingtaine nous ont indiqué partager le point de vue susmentionné.

Engouement pour l’eau de source

Les autres nous ont déclaré acheter strictement de l’eau minérale conditionnée, sinon rester sans opinion.

Selon de nombreux avis recueillis, les raisons de cette bouderie vis-à-vis à du liquide douteux portent essentiellement sur sa qualité discutable et son goût fade avec une coloration tirant sur le marron ocre, lesquels n’inspirent pas confiance.

Le constat est le même dans plusieurs agglomérations, où les consommateurs affichent un engouement grandissant pour l’eau de source acheminée presque à domicile par des colporteurs disposant de petits camions munis de citernes hygiéniques. A raison de 1, voire 1,50 dinar le litre, son prix est à la portée de toutes les bourses.

Des pères de famille attendant leur tour devant un camion citerne ont eu cette pertinente réflexion: «Les pénuries d’eau, de surcroît en plein été, sont si fréquentes et si inattendues que les ménagères ont fini par perdre le nord. On n’est jamais trop prudent avec L’ADE qui coupe l’approvisionnement sans crier gare et comme bon lui semble en ouvrant les vannes à des moments où vous vous y attendez le moins».

Et d’enchaîner: «Face à ces frasques itératives de cette entreprise, n’est-il pas, dès lors, normal qu’on prenne nos dispositions en nous alimentant chez les colporteurs occasionnels?»

Une remarque on ne peut plus objective qui devrait inciter les responsables du secteur à repenser leur politique d’approvisionnement.

Mahmoud Boumelih



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